Abdelilah Hifdi, président de la Fédération nationale du transport (FNT, affiliée à la CGEM), revient sur les difficultés que connaît le secteur tout en livrant des propositions de sortie de crise. Si les transporteurs voient rouge, c'est qu'aujourd'hui ils ne s'en sortent plus. La hausse des prix des carburants, conjuguée à celle des coûts de fonctionnement, pénalise lourdement les professionnels du transport et de la logistique. Alors que des informations circulent autour d'une éventuelle augmentation générale des prix, Abdelilah Hifdi, président de la Fédération nationale du transport (FNT), précise dans une déclaration à H24info que les transporteurs privilégient plutôt une démarche pédagogique. "Aujourd'hui, nous voulons mettre la lumière sur une situation qui n'est plus tenable", nous dit Hifdi. "Le carburant, en hausse constante, constitue une charge importante qui pèse sur nos coûts. Mais il n'y a pas que cette dépense. L'inflation concerne également les prix des pneumatiques ou encore des pièces de rechange", explique-t-il. Des coûts qui ne cessent d'augmenter jusqu'à atteindre un niveau alarmant. « Car, alerte-t-il, les professionnels n'ont plus que deux options, l'une pire que l'autre. On pouvait soit arrêter de rouler à perte, soit basculer tous dans l'informel". Lire aussi. Les prix mondiaux des denrées alimentaires repartent à la hausse "Ni l'une, ni l'autre des deux options n'étant envisageable, on a donc décidé de manière collégiale d'opter pour une démarche de sensibilisation », affirme Abdelilah Hifdi. Il ne s'agissait ni d'avancer un chiffre, ni encore moins un pourcentage d'augmentation, mais surtout d'interpeller le gouvernement sur l'état du secteur. Il y a eu, lundi 14 février, une réunion informelle avec des membres de l'Exécutif. « Un premier contact fructueux », nous assure Hifdi. "Les ministres nous ont entendus. On a eu un échange positif", a-t-il poursuivi. "On a des problèmes, mais on a aussi des propositions", ajoute-t-il. La principale revendication de la Fédération nationale du transport concerne la mise en place d'un système d'indexation des prix à celui des coûts. Ce système, comme l'explique le président de la FNT, permettra de «répercuter les variations des prix du gasoil en pied de facture à la fin du mois. Les transporteurs pourront ainsi amortir tout éventuel surcoût du gasoil». "On ne va pas inventer la roue, mais on peut s'inspirer des modèles existants qui semblent marcher", enchérit Hifdi en faisant référence à la loi française du 5 janvier 2006 encadrant le processus d'indexation-carburant. Il n'y a pas que l'aspect législatif, mais également le volet fiscal, réglementaire ou encore organisationnel du secteur. Autant de volets que les professionnels espèrent débattre avec le gouvernement.