Les conclusions d'une étude sur les industries culturelles et créatives au Maroc, menée par la FICC de la CGEM en collaboration avec la Wallonie-Bruxelles, ont été présentées à la presse lundi. L'objectif principal de ce travail est d'apporter aux acteurs institutionnels une série de recommandations pour renforcer les politiques publiques en lien avec le secteur. La Fédération des Industries Culturelles et Créatives de la CGEM et la Wallonie Bruxelles International à Rabat signaient en mai 2021 un accord de partenariat avec pour objectif la contribution à la structuration du secteur des ICC (industries culturelles et créatives). La première étape de cette coopération s'est concrétisée par le lancement d'une étude de terrain intitulée «Quelles transformations pour les ICC au Maroc. Focus sur 4 filières, l'édition, les arts de la scène, l'audiovisuel et la musique actuelle». La méthodologie et les conclusions de cette étude ont été présentées à la presse nationale lundi 24 janvier 2022 au siège de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Elle a été menée en toute indépendance par une équipe de chercheurs marocains, Mehdi Azdem, Sabrina Kamili (K&Co) et Driss Ksikes (Economia Research Center) à partir d'une revue de littérature élargie et en interaction régulière et construite avec décideurs, acteurs et observateurs. Cette étude de terrain propose des clés de décryptage du fonctionnement de quatre filières créatives au Maroc: l'édition, les arts de scène, les musiques actuelles et l'audiovisuel. Les partenaires et l'équipe de recherche se sont fixés comme objectif essentiel, à travers cette étude qualitative, d'apporter aux acteurs institutionnels une série de propositions pour renforcer les politiques publiques en lien avec les économies créatives au Maroc. Lire aussi : Neila Tazi élue présidente de la Fédération des industries culturelles et créatives de la CGEM « Cette étude est non exhaustive mais extrêmement riche en ce qui concerne les cultures actuelles et contemporaines. Nous espérons que dans les mois à venir le gouvernement définisse le périmètre de ce secteur qui évolue d'un pays a l'autre », a déclaré Neila Tazi, présidente de la FICC, au micro de H24Info. Le choix de focaliser l'étude sur quatre secteurs en particulier répond à une volonté d'analyser plus spécifiquement des filières fortement subventionnées, et des domaines connaissant des mutations technologiques et générationnelles de taille, avec des effets de globalisation qui favorisent autant de nouvelles formes d'entrepreneuriat. Les économies créatives, un levier de développement humain L'apport de cette étude est de recueillir et de structurer au mieux les vécus, représentations et perceptions des différentes parties-prenantes, les acteurs sur le terrain en particulier, pour en déduire les axes de transformation majeurs à considérer, en vue de faire des économies créatives un levier de développement humain, un moteur de la transformation économique et sociale. Il est clair que ce travail a été mené dans un contexte contraint où l'accès aux informations et aux données est faible et où les acquis en termes d'études, recherches et investigations sur le secteur demeurent insuffisants. Une situation d'autant plus contraignante que le travail terrain a été mené en 2021, pendant la période covid. En terme méthodologique, deux questions centrales ont structuré ce travail de terrain: Quelles sont les mutations à l'œuvre au cœur des quatre filières étudiées? Quelles stratégies adopter pour accompagner les mutations les plus probantes? Notamment en termes de renforcement des capacités des acteurs du développement local, qu'ils soient institutionnels, professionnels ou issus de la société civile. Le propos de l'étude n'est ni un diagnostic exhaustif ni une cartographie quantitative des filières et marchés culturels au Maroc, même si plusieurs éléments pertinents ayant trait à ces aspects y sont pris en compte. L'étude porte un intérêt particulier aux opérateurs qui agissent, dynamisent et permettent parfois aux quatre secteurs étudiés de se développer en interne et de s'internationaliser. Lire aussi : Industries culturelles et créatives : La fédération se félicite du contrat-programme Le travail s'appuie également sur les précédents rapports d'associations et institutions qui ont largement couvert l'état des lieux des carences à combler. L'essentiel des résultats et surtout les orientations développées dans ce cadre cherchent à renforcer les dimensions de la gouvernance, du marché, la professionnalisation, l'internationalisation et la numérisation. De l'ensemble de ce travail, il ressort en conclusion que six axes structurants méritent une attention particulière: 1- La transversalité de la culture et la nécessaire convergence 2- La réforme du modèle de subvention publique 3- La libéralisation de l'audiovisuel 4- L'identification des entreprises des ICC et la reconnaissance des associations culturelles 5- La réforme du BMDA (Bureau Marocain des Droits d'Auteurs) et la gestion des droits d'auteur 6- Les défaillances structurelles à combler par la formation Cette étude intervient à un moment clé où le Nouveau Modèle de Développement (NMD) insiste sur la centralité de la culture pour le développement humain et social, la diversification économique, et où l'intérêt de partenaires internationaux au sujet du renforcement des économies créatives dans la région est prégnant. La Fédération des Industries Créatives et Culturelles (FICC) fait partie des 37 fédérations sectorielles de la CGEM. Elle regroupe les acteurs opérant dans la création, le développement, la production, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, services et activités à contenu culturel, artistique et patrimonial. Wallonie-Bruxelles International (WBI) est l'administration chargée des relations internationales de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie. Elle est présente au Maroc depuis plus de 20 ans à travers la Délégation générale Wallonie-Bruxelles qui en assure la représentation diplomatique et institutionnelle auprès des autorités marocaines.