La Fédération des Industries Culturelles et Créatives (FICC) de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Wallonie Bruxelles International Rabat ont présenté, lundi à Casablanca, les résultats de l'étude « Quelles transformations pour les industries culturelles et créatives (ICC) au Maroc: Focus sur 4 filières, l'édition, les arts de la scène, l'audiovisuel et la musique actuelle ». Menée en toute indépendance par une équipe de chercheurs marocains, à partir d'une revue de littérature élargie, et en interaction régulière et construite avec décideurs, acteurs/actrices et observateurs/observatrices, cette étude de terrain propose des clés de décryptage du fonctionnement de quatre filières créatives au Maroc, à savoir l'édition, les arts de scène, les musiques actuelles et l'audiovisuel. Les partenaires et l'équipe de recherche se sont fixés comme objectif essentiel, à travers cette étude qualitative, d'apporter aux acteurs institutionnels une série de propositions pour renforcer les politiques publiques en lien avec les économies créatives au Maroc. Le choix de focaliser l'étude sur quatre secteurs en particulier répond à une volonté d'analyser plus spécifiquement des filières fortement subventionnées, et des domaines connaissant des mutations technologiques et générationnelles de taille, avec des effets de globalisation qui favorisent autant de nouvelles formes d'entrepreneuriat. L'apport de cette étude est de recueillir et de structurer au mieux les vécus, représentations et perceptions des différentes parties-prenantes, les acteurs/actrices sur le terrain en particulier, pour en déduire les axes de transformation majeurs à considérer, en vue de faire des économies créatives un levier de développement humain, un moteur de la transformation économique et sociale. Ce travail a été mené dans un contexte contraint où l'accès aux informations et aux données est faible et où les acquis en termes d'études, recherches et investigations sur le secteur demeurent insuffisants. Une situation d'autant plus contraignante que le travail terrain a été mené en 2021, pendant la période Covid-19. En terme méthodologique, deux questions centrales ont structuré ce travail de terrain, à savoir "quelles sont les mutations à l'œuvre au cœur des quatre filières étudiées ?" et "Quelles stratégies adopter pour accompagner les mutations les plus probantes ? notamment en termes de renforcement des capacités des acteurs du développement local, qu'ils soient institutionnels, professionnels ou issus de la société civile". "Le propos de l'étude n'est ni un diagnostic exhaustif ni une cartographie quantitative des filières et marchés culturels au Maroc, même si plusieurs éléments pertinents ayant trait à ces aspects y sont pris en compte", soulignent les partenaires de l'étude. L'étude porte un intérêt particulier aux opérateurs/opératrices qui agissent, dynamisent et permettent, parfois, aux quatre secteurs étudiés de se développer en interne et de s'internationaliser. Le travail s'appuie également sur les précédents rapports d'associations et institutions qui ont largement couvert l'état des lieux des carences à combler. L'essentiel des résultats et surtout les orientations développées dans ce cadre cherchent à renforcer les dimensions de la gouvernance, du marché, la professionnalisation, l'internationalisation et la numérisation. De l'ensemble de ce travail il ressort en conclusion que 6 axes structurants méritent une attention particulière, en l'occurrence "la transversalité de la culture et la nécessaire convergence", "la réforme du modèle de subvention publique", "la libéralisation de l'audiovisuel, "l'identification des entreprises des ICC et la reconnaissance des associations culturelles", "la réforme du Bureau Marocain des Droits d'Auteurs (BMDA) et la gestion des droits d'auteur" et "les défaillances structurelles à combler par la formation". L'étude intervient à un moment clé où le Nouveau Modèle de Développement insiste sur la centralité de la culture pour le développement humain et social, la diversification économique, et où l'intérêt de partenaires internationaux au sujet du renforcement des économies créatives dans la région est prégnant. Et de rappeler que la FICC et la Wallonie Bruxelles International à Rabat avaient signé en mai 2021 un accord de partenariat avec pour objectif la contribution à la structuration du secteur des ICC. La première étape de cette coopération s'est concrétisée par le lancement de cette étude de terrain. La FICC fait partie des 37 fédérations sectorielles de la CGEM. Elle regroupe les acteurs opérant dans la création, le développement, la production, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, services et activités à contenu culturel, artistique et patrimonial. Wallonie-Bruxelles International (WBI) est l'administration chargée des relations internationales de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie. Elle est présente au Maroc depuis plus de 20 ans à travers la Délégation générale Wallonie-Bruxelles qui en assure la représentation diplomatique et institutionnelle auprès des autorités marocaines.