Une étude élaborée par le cabinet de sondages Averty dévoile que plus de la moitié des Marocains participants connaissent des marques marocaines mais seulement un quart d'entre eux ont une préférence pour les produits nationaux. Ces résultats serviront de base aux professionnels du retail marocain pour « rattraper le retard par rapport aux marques étrangères déjà installées ». Une étude commandée par le Moroccan Denim and Fashion Cluster (MDFC) au cabinet de sondages Averty dévoile que les trois quarts des Marocains préfèrent les marques d'habillement étrangères plutôt que nationales. Ainsi, seulement un quart des répondants ont une préférence pour les produits marocains. Cette préférence est encore plus faible chez les femmes avec un taux de 19% contre 30% chez les hommes. Elle est également assez élevée chez les 50 ans et plus (33%) et les aisés (33%), détaille l'étude intitulée « Comment s'habille le Marocain de 2021? ». Les femmes ayant une préférence pour le produit marocain expliquent leur choix d'abord par le fait qu'il est plus adapté au style marocain (25%), tandis que les hommes sont plus motivés par le soutien de la production nationale (40%), critère dont les plus aisés sont le moins soucieux avec un taux de 17% seulement. Lire aussi : Consommation: jusqu'où ira la flambée des prix ? La majorité des répondants ayant une préférence pour les produits étrangers expliquent leur choix d'abord par la meilleure qualité de ces produits (78%), le meilleur style (48%), le meilleur prix (33%) et le plus grand choix (30%). Les hommes trouvent plus de qualité et un meilleur prix dans les produits étrangers par rapport aux femmes avec des taux respectifs de 82% et 38% chez les hommes contre 73% et 27% chez les femmes. Les jeunes actifs, surtout âgés de 35 à 49 ans, se montrent très motivés par la qualité du produit étranger avec un taux allant jusqu'à 92%. Cet engouement pour les marques étrangères peut parfois s'avérer biaisé par une méconnaissance de l'origine des marques disponibles sur le marché. Si 55% des répondants déclarent connaître des marques marocaines de vêtements, en particulier les jeunes et les plus aisés, une majorité d'entre eux pensent à tort plusieurs marques étrangères comme marocaines. La qualité et le prix, premiers critères d'achat des Marocains Côté perception des produits marocains, les notes peinent à dépasser la moyenne: 6,3/10 pour le prix; 6,1/10 pour le design; 6/10 pour le choix; 5,8/10 pour la qualité et 3,6 pour l'originalité. La qualité n'arrivent qu'en avant-dernier des critères les plus appréciés par les répondants au niveau des produits marocains. Pourtant, les critères d'achat de vêtements concernent d'abord la qualité (49%), le prix (27%), le choix/assortiment (8%) et les soldes/promos (8%). Si le classement des critères d'achat est le même quel que soit la tranche d'âge ou le niveau socioéconomique, les plus aisés sont beaucoup plus exigeants en termes de qualité avec +8points par rapport à la moyenne. Les hommes favorisent la qualité et la marque un peu plus que les femmes (51% et 7% contre 47% et 2%), celles-ci privilégient quant à elles le prix et le choix/assortiment respectivement à 31% et 10% contre 24% et 7% pour les hommes. Lire aussi : Consommation: les Marocains raffolent du « made in Morocco » Ces données ont pour but de servir de base de réflexion aux professionnels du secteur pour rendre plus compétitif et attractif les marques marocaines sur le marché. «Suite à la parution des résultats, le cluster a initié une réunion avec les professionnels de distribution dans le marché local pendant laquelle tous ont confirmé la volonté de rattraper le retard par rapport aux marques étrangères déjà installées», indique le MDFC dans un communiqué repris par Le Matin. L'étude a été menée par le cabinet d'études Averty auprès d'un échantillon de 1.064 personnes, représentatifs de la population en ligne au Maroc, soit une marge d'erreur de 3% et un niveau de confiance de 95%. Les répondants de cette étude ont été sélectionnés aléatoirement à partir du panel Averty, selon un procédé de stratification des listes d'invitation assurant la représentativité optimale des répondants. Il se compose à 52% d'hommes et à 48% de femmes, de personnes issues à 88,25% de zones urbaines et à 11,75% de zones rurales.