C'est officiel. La Rniste Asmaa Rhlalou est la nouvelle maire de Rabat. Après plusieurs tractations, un report de la séance de vote et d'âpres négociations, elle a été élue à maire du Conseil de la ville de Rabat, ce vendredi. A l'issue de cette séance tenue au siège de la préfecture, Mme Rhlalou a recueilli 58 sur les 81 voix que compte le conseil, contre 8 voix pour Badia Bennani (PJD), 7 voix pour Hassan Lachgar (USFP) et six abstenions. Elle a bénéficié du soutien des élus du Parti authenticité et modernité (PAM) et du Parti de l'Istiqlal (PI), en plus de ceux de sa propre formation politique. Le RNI avait décroché 23 sièges au niveau des cinq arrondissements de la capitale au cours des élections communales organisées le 8 septembre dernier. La nouvelle présidente du conseil de Rabat a qualifié d »historique » son élection en tant que première femme maire de la capitale, tout en saluant le bon déroulement du vote. « En tant que maire, je vais agir de concert avec la majorité et l'opposition dans l'intérêt de la ville et sa population », a-t-elle déclaré au terme de la séance de vote, affirmant qu'elle « tend la main à tout le monde pour parvenir à améliorer les conditions de vie de la population ». A noter que le sort de la mairie de la capitale administrative a été scellé la veille jeudi, au domicile de la candidate de la majorité, où elle a convié les plus influents membres du Conseil, ainsi que les contestataires, pour enterrer la hache de guerre en faisant bonne chère, selon le pure-player Goud. Ex députée à la Chambre des représentants sous les couleurs du RNI, durant la dernière législation, Asmaa Rhlalou devait être élue, lundi dernier, lors d'une séance de vote somme toute classique. Mais c'était sans compter sur ce nouveau candidat, Hassan Lachgar (USFP) en l'occurrence, déterminé à disputer à sa rivale la présidence du Conseil. De fait, l'élection du maire de Rabat a pris la forme d'une guerre intestine au sein du parti de la colombe. Le Rniste Omar Bahraoui, ex-maire de Rabat, n'a pas vu d'un bon œil la décision du trio politique, arrivé en tête au scrutin du 8 septembre, de confier les rênes de la mairie de Rabat à sa camarade du parti Rhlalou. Pour exprimer son mécontentement, Bahraoui aurait fait miroité au secrétaire général du parti de la rose, un éventuel ralliement. Et coup de théâtre: l'outisder Lachgar devient alors le favori du scrutin! Lire aussi : Rabat: des incidents au conseil communal reportent l'élection du maire Une manœuvre politique digne de ce vieux renard de la politique qu'est Bahraoui, pour asseoir son autorité et rappeler, à ses alliés du parti et à ses adversaires politiques, qu'il tient les commandes de la majorité à Rabat, son fief. Une ambiance tendue, ponctuée de menaces de morts de part dans la salle de vote, lundi dernier. Les esprits se sont échauffés et les conseillers échangé tous les noms d'oiseaux,. Les autorités se sont vues dans l'obligation de mettre fin à ces échanges venimeux avant que les élus n'en viennent aux mains. C'est désormais de l'histoire ancienne. Le vote de ce vendredi s'est déroulé dans une «ambiance bon enfant», à en croire les déclarations des conseillers vu que la presse était interdite d'accès à la séance. Rabat entame une nouvelle étape après six années de gouvernance de la majorité menée par le PJD à travers Mohamed Sadiki, le maire sortant. Et à en juger par ce tumultueux épisode, les réunions du nouveau Conseil rbati s'annoncent animées.