Du 19 juin au 30 septembre 2021, la galerie Abla Ababou à Rabat accueille les œuvres de 11 artistes autour de leur perception de la joie. Entre humour, spiritualité et poésie, les univers défilent mais ne se ressemblent pas. «Joy», un titre à la limite de l'ironie dans le contexte actuel. Le rôle de l'art n'est-il pas aussi celui d'enjoliver les choses ou alors d'en rire? Onze artistes d'horizons différents se sont emparés de la thématique de cette exposition pour nous livrer leurs ressentis. Peintres, plasticiens, photographes et sculpteurs de matière, tordent le cou aux clichés. La joie n'est pas forcément synonyme de béatitude ou d'un bonheur intense. Chez Hicham Matini et Louis d'Hauterives la dérision domine. Le premier se moque du monde de l'audiovisuel, l'une des sources premières de diversion chez bien des humains. Le second nous offre à voir à travers ses «dessins puérils pour adultes», une promenade onirique dans l'univers du cirque où foisonnent détails et personnages burlesques. Hicham Matini – Sans titre – 116×87 cm – Acrylique sur toile – 2021Louis D'hauterives – Dessins puérils pour adultes « Sahara Circus » – 31×41 cm – Mixte sur papier arches – 2020/2021 Avec Mahi Binebine, c'est une catharsis à travers le rire qu'il exploite avec allégresse… Même démarche chez Christophe Miralles qui interroge l'humain à la recherche de réconfort et d'un apaisement que Sophie Champetier de Ribes exprime en photographiant l'insouciance de l'enfance. Mahi Binebine – Sans titre – 220×160 cm – Mixte sur bois – 2020Christophe Miralles – La joie de vivre – 33×33 cm – Huile et mixte sur livre – 2021Sophie Champetier de Ribes – Jeux d'Ana -152,2×52,4 cm – Jet d'encre pigmentaire sur papier Ultra Smooth Hahnemûhle 305g – 2021 Sensualité et désir ne sont pas en reste. Mohamed Rachdi dans sa série, « Les Enluminures du désir », a puisé dans ses pulsions délirantes pour illustrer l'amour. Quant à Christian Mamoun, le bonheur est une histoire de moments volés. Sa dernière série savamment mise en scène, nous dévoile des corps enchevêtrés faisant exulter la liberté des modèles. Autant de détails anatomiques qui se lisent également dans les dessins de Khadija Abyad. Mohamed Rachdi – Polyptyque A M O U R – série de Les Enluminures du désir -(39×30,5) x5cm (+4×5 cm d'intervalles) – Mine de plomb et gouache sur page de livre – 2020Khadija El Abyad – Sans titre – 23×33 cm – Encre de chine sur papier fort – 2021 Du dessin mais aussi de la peinture avec des scènes débordantes de tendresse dans lesquelles Sanae Arraqas retranscrit les joies de la maternité. Un bonheur palpable qui pour Florence Arnold a un goût de voyage quasi-initiatique à travers ses cartographies imaginaires et ses anges lumineux. Sanae Arraqas – Sans titre – 76×103 – Peinture à l'huile sur papier – 2021Florence Arnold – Archange – 210×250 cm – Papier Wenzhou sur laiton gainé, Led et mixte sur papier – 2021 Et pour finir une toile épurée de Morran Ben Lahcen où trône une croix orange, couleur de l'énergie et symbole de l'intersection du temps et de l'espace. Morran Ben Lahcen – Orange – 140×120 cm – Acrylique sur toile – 2021 Galerie Abla Ababou. 57, avenue Mehdi Ben Barka, Souissi, Rabat, Maroc. Tél. 05 37 65 33 66