La normalisation des relations avec Israël et la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara par les Etats-Unis ont été largement commentés par nos voisins Algériens, mais aussi Espagnols, ancienne puissance coloniale dans la région. «Aujourd'hui, j'ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», a tweeté ce jeudi 10 décembre le président Donal Trump, affirmant que « la proposition d'autonomie est sérieuse, crédible et réaliste et elle est la SEULE base d'une solution juste et durable pour une paix et une prospérité durables ». Un premier tweet qui sera suivi par un deuxième annonçant la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. S'ensuivra un communiqué du Cabinet royal et des réactions à foisons de la part de chefs d'Etat et institutions officielles.
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La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, qui était justement en visite officielle à Ramallah, a «salué la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël», mais a insisté sur la «position claire et constante» de l'Espagne sur le dossier du Sahara selon «le respect des principes et des résolutions de l'ONU».
?? ?? ➡️ bienvenida la nueva relación entre #Israel #Marruecos ➡️sigue pendiente la paz entre Israel y Palestina ➡️ sigue pendiente una solución a la cuestión del #SáharaOccidental La posición de ?? es clara y constante: respeto a los principios y resoluciones de ONU@MAECgob — Arancha González (@AranchaGlezLaya) December 10, 2020 Les quotidiens El Mundo, ABC, ou encore La Vanguardia ont tous commenté cette décision historique. Les médias ibériques n'ont toutefois pas manqué de souligner que Donald Trump a ainsi donné «un coup de pouce au Maroc en reconnaissant sa souveraineté sur le Sahara Occidental», écrit notamment le quotidien El Pais. « Respect des résolutions » En effet, comme le souligne le quotidien espagnol, «depuis que l'Espagne a abandonné sa colonie en 1975, aucun des quatre présidents républicains et des trois présidents démocrates que les Etats-Unis ont eus de 1976 jusqu'à l'arrivée de Donald Trump en 2016 n'avait assumé la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Tous ont suivi les directives des Nations Unies». Le quotidien conservateur ABC évoque pour sa part la position du Front Polisario, soutenu par Alger, et le gouvernement sahraoui qui ont «condamné dans les termes les plus forts le fait que (...) Donald Trump attribue au Maroc ce qui ne lui appartient pas».
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Des propos qui ont été d'ailleurs pratiquement les seuls à avoir été relayés pas les médias en Algérie où aucune réaction officielle ne s'est faite entendre encore. Le site TSA titre «Palestine, Maroc et Sahara occidental : le dernier fait accompli de Trump», pour évoquer cette décision. «Paradoxalement, c'est au moment où Israéliens et Américains ont imposé le fait accompli par le transfert de l'ambassade US et la poursuite de la politique de colonisation, que le Maroc cède et accepte de reconnaître Israël sans contrepartie pour la cause palestinienne», écrit TSA. Le site Algérie Patriotique titre quant à lui: «Le Maroc officialise son couple avec Israël : l'ennemi s'approche de l'Algérie». «Israël s'est donc définitivement implanté au Maghreb et rien ne dit que la Mauritanie n'emboîtera pas le pas au Maroc dans les semaines ou les mois à venir. L'entité sioniste est déjà présente à nos frontières sud, via l'implantation de trois entreprises spécialisées dans l'aéronautique et les télécommunications, deux domaines qui menacent directement la sécurité de l'Algérie», affirme la même source. Et de conclure que «l'Algérie se verra ainsi coincée entre un voisin à l'ouest qui offre à Tel-Aviv l'opportunité d'officialiser sa présence en Afrique du Nord et de s'y enraciner, une Libye morcelée, et en proie aux convoitises de puissances étrangères qui se livrent une guerre par procuration, et un Sahel pris en étau entre les groupes terroristes et l'armée française».