La fermeture du poste frontalier Tarajal II entre Sebta et Fnideq menace à terme la situation économique dans le Nord du pays. Un dispositif alternatif via le port de Tanger Med est en train de se mettre en place, afin d'importer les marchandises issues de l'enclave espagnole de façon légale pour les commercialiser dans une zone commerciale à Tétouan. Ces marchandises transiteraient alors par le port de Tanger Med, annonce ce matin L'Economiste, précisant qu'un groupe de commerçants ont déjà visité les installations de ce port pour réfléchir à importer légalement les produits à des conditions préférentielles. Cette occasion pour les commerçants locaux séduit également les Sebtis puisque la plupart d'entre eux travaillent exclusivement pour le Maroc avec des produits adaptés et estampillés en arabe. Ainsi, une zone commerciale devrait être lancée à Tétouan dans les prochains mois. Un appel a manifestation d'intérêt pour la mise en place d'une zone commerciale dans les environs de Sebta est en cours d'étude et sera publié dès la semaine prochaine, lit-on dans les colonnes du journal. Cette nouvelle zone commerciale aura notamment pour but de créer des postes de travail afin d'endiguer la montée du chômage dans la région. La principale difficulté vient alors du côté espagnol qui doit assurer une sortie légale de ses marchandises, poursuit le quotidien. Sebta bénéficie d'un régime d'exception commerciale qui n'est pas soumis à l'Union douanière européenne. L'exportation des marchandises au port de Tanger Med nécessiterait au préalable un réacheminement vers Algésiras. Venant de Sebta, leur entrée sur le territoire de l'Espagne péninsulaire équivaut à une importation d'un pays tiers, soumise à des contrôles douaniers et sanitaires, explique L'Economiste.
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Selon la presse espagnole, les commerçants de Sebta souhaitent alléger ces formalités. Ils demandent ainsi à leurs autorités d'intervenir en faveur d'un contrôle assoupli pour faciliter un transit rapide et fluide vers le Maroc. Un double avantage pour le royaume qui gagnerait en recettes douanières mais aussi en termes de traçabilité et de contrôle sanitaire, les produits importés au Maroc étant essentiellement alimentaires (notamment jus et mortadelle, très appréciés des Marocains). D'autre part, l'interdiction du Maroc d'exporter son poisson vers l'enclave espagnole a également suscité des complications chez les commerçants sebtis qui appellent les autorités à prendre des mesures de rétorsion. Juan Vivas, président de la ville, a annoncé travailler sur des propositions à présenter au gouvernement espagnol pour pallier cette situation, ajoute le quotidien économique. Elles consistent d'une part, à demander des aides pour les entreprises et personnes touchées par cette crise, et de l'autre, à substituer les travailleurs frontaliers (Marocains essentiellement originaires de Tétouan) par des chômeurs de Sebta. Une troisième proposition vise quant à elle à suspendre l'exception au traité de Schengen accordée à Sebta et Melilla. Les personnes originaires de Tétouan et des communes environnantes, pouvant jusqu'à présent transiter librement par Sebta et Melilla, devraient alors présenter un visa Schengen.