La volonté espagnole de renforcer les liens de coopération entre les présides occupés et le Royaume du Maroc s'est reflétée dans les déclarations de certains responsables locaux des gouvernements de Melilla, de Sebta. Ces derniers devant des postes frontaliers clos, en appellent à la préservation des relations commerciales entre les présides et les régions limitrophes du Royaume du Maroc à savoir Nador, Fnideq, Tétouan et au-delà. La position du gouvernement Melilla, on la trouve dans les propos de la ministre locale des Finances, Dunia Almansouri, qui a déclaré que « le développement économique marocain ne représente pas une menace pour Melilla ». Bien au contraire, il constitue « une opportunité afin de développer justement des capacités dans divers domaines ». Considérant qu'« il faut établir de bons accords de voisinage pour sécuriser la frontière commune », la ministre a affirmé que sur le plan stratégique« une attention particulière peut être portée sur le fait d'être des exportateurs de formation et de technologie vers le pays voisin et le reste du continent ». Almansouri a déploré dans sa déclaration lors d'un Forum économique organisé à Sebta par le journal El Espanol en collaboration avec la Chambre de commerce que les frontières soient fermées. Ce qui pose problème à l'économie locale. De plus la crise politique passée entre Madrid et Rabat a affecté la situation des postes frontaliers à Sebta et Melilla occupées. Dans ce sillage, elle a fait remarquer que « ce modèle de transit commercial frontalier était épuisé et qu'une alternative devait être trouvée pour Melilla ». Et d'ajouter que « la petite zone géographique de l'enclave ne permet pas la possibilité de construire des usines ». Elle a également mis en avant la « nécessité de rechercher une expérience basée sur la conception d'entreprises technologiques et numériques de premier plan pour coopérer avec le Maroc et l'Afrique » avant de se rétracter et souligner l'importance des échanges avec le Maroc. « Maintenir ce transit commercial avec le Maroc est essentiel et pour cela il est nécessaire d'avoir des accords de bon voisinage qui permettraient à nos frontières d'être à la fois perméables et sécurisées », a déclaré la Trésorière du préside de Melilla. Par ailleurs, Dunia Almansouri fonde des espoirs dans le nouveau gouvernement qui arrive au Maroc, et voit la nécessité d'élaborer un plan stratégique quant à un éventuel travail en conséquence. Concernant la demande de certains partis espagnols d'annexer Sebta et Melilla à la zone européenne « Schengen », Dunia Almansouri a souligné qu'« il fallait, avant tout bien réfléchir à cette question ». « Nous sommes voisins, par conséquent, nous devons plutôt nous entendre, et coopérer », a-t-elle soutenu. La ministre de Finances du gouvernement de Melilla a essayé de calmer les ardeurs de certains partis politiques du Royaume ibérique cherchant à mettre à profit la brouille diplomatique entre Madrid et Rabat. Ces derniers, appellent à l'inclusion des deux villes dans le régime douanier de l'Union européenne et dans l'espace Schengen, ainsi qu'à leur placement sous la protection de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Elle a conclu qu'il doit y avoir un respect mutuel de part et d'autre de la frontière et « l'on y gagnera notamment en impact économique, pour les deux parties ».