Freiner la contrebande est la raison de la fermeture de la frontière entre Sebta et Melilla depuis plusieurs mois. Mais cette décision des autorités du royaume n'a pas plus aux responsables espagnoles et aux commerçants qui quotidiennement font la traversée de la frontière pour leurs activités professionnelles. Pour les médias espagnols, le Maroc souhaite convertir les postes frontières de Sebta et Melilla en étapes « similaires à un aéroport », avec une activité commerciale minimale, et annonce également que la campagne contre la contrebande à Sebta sera mise en œuvre prochainement à Melilla, a-t-il déclaré à Efe le Directeur général des douanes marocaines, Nabyl Lakhdar. Dans la première interview accordée à un média espagnol après le début de la campagne - bien qu'il préfère parler de « mesures » - contre la contrebande en octobre dernier à Sebta, Lakhdar laisse entendre que la contrebande ne sera plus inversée, même s'il comprend que « Sebta et Melilla, ou leurs économies, pourraient en souffrir. » Réponse espagnole Les chefs de gouvernement des enclaves espagnoles, Sebta et Melilla, se sont réunis en urgence afin de discuter des mesures à prendre, en réaction à l'embargo sans précédent imposé par le gouvernement marocain. La réunion s'est soldée, selon les médias espagnols, par l'incitation du gouvernement central à Madrid, à adopter des mesures draconiennes et urgentes à l'encontre du Maroc. Deux consignes retiennent l'attention parmi la série de dispositions proposées par les deux responsables. Il s'agit notamment de l'application du visa Schengen aux habitants de Tétouan, Nador, qui avaient l'habitude d'exercer leurs activités dans ces villes, sans contraintes douanières. L'autre mesure consiste à renvoyer au Maroc, l'ensemble des mineurs pris en charge dans les centres d'accueil des deux villes espagnoles, conformément aux conventions internationales. Ces décisions interviennent suite à la nouvelle politique, adoptée par le gouvernement marocain à l'encontre des deux enclaves espagnoles, à savoir la suspension des activités de contrebande, le renforcement du contrôle au niveau des passages frontaliers, et l'interdiction d'exporter le poisson et les produits agricoles marocains, créant ainsi une crise économique et un renchérissement des prix à Sebta et Melilla.