La BNPJ a entamé un audit des documents comptables du club des œuvres sociales (COS) des régies et sociétés de distribution d'eau et d'électricité et d'assainissement du Maroc. En cause: des soupçons de malversations concernant la gestion de son budget annuel évalué à plus 200 millions de dirhams. La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a convoqué le comptable de l'Association des œuvres sociales des régies et société de distribution d'eau et d'électricité et d'assainissement liquides du Maroc ainsi que son président Ahmed Khalili Smaili. Ce dernier occupe parallèlement le poste de vice-président de l'Union marocaine du travail (UMT), rapporte Al Massae dans son édition du mardi 24 décembre 2019. D'après les éléments recueillis par le quotidien, le vice-président de Miloudi Moukharik devra répondre à de lourdes accusations contenues dans le réquisitoire du Procureur général du roi. En effet, la plainte évoque «un pillage orchestré» des finances du COS devenu «une caisse noire pour le financement des caprices de responsables syndicaux en échange de leur silence». La liste des accusations ne s'arrête pas là, affirme le quotidien, notant que la plainte contient également des accusations concernant des opérations de «blanchiment» via des transactions financières avec des sociétés connues. La BNPJ sur le qui-vive Suite à sa convocation, le vice-président du syndicat le plus représentatif au Maroc, et qui est aux commandes du COS depuis 28 ans, a multiplié ces derniers temps les apparitions officielles avec le secrétaire général de l'UMT, Miloudi Moukharik, affirme Al Massae. L'ouverture de l'enquête par la BNPJ intervient dans le sillage de la convocation de Conseiller de l'UMT à la Deuxième chambre, Rachid Meniary qui a organisé une conférence de presse pour «mettre au grand jour les malversations et les relations louches qu'entretient Khlili avec de hauts responsables syndicaux». Cette sortie médiatique de Meniary a poussé le secrétaire général de l'UMT Miloudi Moukharik à geler son adhésion et manifester publiquement son soutien au secrétaire général du syndicat des régies, Ahmed Khlili Smaili. Or, les graves accusations proférées à l'encontre des hauts responsables syndicaux ne sont pas passées inaperçues. Le parquet général a demandé à la BNPJ de diligenter une enquête. La BNPJ a convoqué Rachid Meniary le 23 septembre pour l'auditionner en tant que témoin. Quatre heures d'interrogatoire Pendant près de quatre heures d'interrogatoire, Meniary a soutenu que le président du COS âgé de 83 ans n'est pas qualifié pour ce poste, étant retraité depuis des années. Selon lui, khlili a géré les millions de dirhams de l'association sans rendre compte ni aux membres ni aux diverses autorités de tutelle. Il devrait répondre à plusieurs accusations relatives à la gestion du budget annuel de 20 millions de dirhams prélevés à hauteur de 1% sur le chiffre d'affaires des régies et des sociétés du secteur. Khlili devrait répondre, entre autres, a des accusations de trafic d'influence avec notamment le recrutement de 15 de ses proches à différents postes au sein de l'association, mais aussi mauvaise gestion, gonflement de facture, achats injustifiés et dilapidation de deniers publics. Selon Al Massae, le pire dans ce dossier est que les finances du COS ont été plombées par des dettes injustifiées qui dépassent 100 millions de dirhams dont la majeure partie est répartie sur des entreprises appartenant au Président octogénaire et sa famille.