Voilà un détail de taille ignoré par beaucoup à propos de la Marche verte. Le Roi Hassan II s'est inspiré des leaders du début du 20e siècle et à leur tête Mao Zedong. Les détails. Qui aurait imaginé qu'un roi comme Hassan II, qui s'est imposé comme le chef d'Etat arabe le plus libéral de son temps, marcherait sur les traces d'un chef d'Etat communiste en la personne du fondateur de la République populaire de Chine Mao Zedong pour réaliser une épopée comme celle de la Marche verte? Un choix paradoxal qui n'en est pas un quand on sait de qui s'agit-il. C'est ce qui laisse un historien comme Mustapha Bouaziz considérer que «le roi Hassan II était un homme d'Etat avec toutes les qualités d'un homme d'Etat nonobstant son orientation». Politique variée Pour ce fin connaisseur de l'histoire contemporaine du Maroc, «c'était quelqu'un qui aimait le pouvoir absolu. C'était aussi quelqu'un qui a réinventé la tradition marocaine. Un conservateur qui aimait le pouvoir tel que l'a défini et exercé Louis XIV. Mais il était au courant de son temps». «Il lisait, on lui faisait des comptes rendus, etc. et il se comparait au monde. Malgré la taille géographique du Maroc et ses capacités, il voulait jouer un rôle sur l'échiquier international», soutient notre historien.
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Hassan II était averti de ce qui se passe autour de lui. «Il connaissait l'histoire de la Chine et ce qu'il s'y est passé. Il connaissait la Longue marche de Mao Tse Tong et il a retenu l'essentiel pour lui: une nation n'est pas seulement un territoire et n'est pas seulement une histoire, c'est aussi des masses», explique Bouaziz. Dit autrement, «c'est aussi ce qu'on appelle communément le peuple. Celui-ci n'est pas une donnée, ce peuple se forge et des fois ce peuple se forge à travers le mouvement».
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«Hassan II s'est inspiré de Mao Tse Tong, qui a amené ce grand pays et ce grand peuple construit dans la souffrance et dans la marche, en allant les uns vers les autres en se mêlant les jambes les uns aux autres. C'est ce qu'il a essayé de faire avec la Marche verte», affirme l'historien.