L'armée israélienne a riposté, dimanche, par plusieurs frappes à des tirs de missiles de la milice chiite pro-iranienne à la frontière israélo-libanaise. Où s'arrêtera l'escalade militaire à la frontière israélo-libanaise? La journée de dimanche a été marquée par des échanges de tirs entre l'armée israélienne et la milice chiite du Hezbollah le long de la «ligne bleue» tracée par les Nations unies marquant la séparation entre ces deux pays après le retrait de l'armée israélienne du Sud-Liban en 2000. Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait prévenu samedique son groupe se vengerait «en tous lieux possibles le long de la frontière» des attaques de drones la semaine dernière dans son bastion du sud de Beyrouth qu'il a attribuées à Israël. Cela n'a pas tardé, mais les experts militaires estiment qu'aucun protagoniste n'a intérêt de s'engager dans une guerre. Ils s'attendaient cependant à des accrochages violents. Des tirs de missile antichar ont ainsi visé près d'Avivim un avant-poste israélien ainsi que des véhicules militaires dans l'après-midi. Auparavant, l'armée libanaise avait déclaré qu'un drone israélien avait violé l'espace aérien libanais et largué des bombes incendiaires. Des feux se sont déclenchés dans les pinèdes. Tsahal cherchait visiblement à dégager le terrain dans la région au relief accidenté des Fermes de Chebaa, un secteur que se disputent Israël et le Liban. Un missile du Hezbollah a détruit une ambulance militaire mais l'armée israélienne ne déplore pas de victimes. Tsahal a riposté par des raids aériens. Des échanges de tirs ont également éclaté sur la frontière avant qu'un calme fragile revienne.
Menaces de représailles
Face aux menaces de représailles du Hezbollah, Israël avait déployé d'importants renforts ainsi que des batteries de défense aérienne pour parer à des attaques de drones. L'armée israélienne avait demandé aux résidents qui vivent jusqu'à 4 kilomètres de la frontière libanaise de rester chez eux et d'ouvrir leurs abris. Jeudi, l'armée israélienne avait accusé le Hezbollah de fabriquer avec la complicité de l'Iran, son allié stratégique, des missiles guidés de précision qui pourraient toucher des centres névralgiques en Israël et «causer d'énormes pertes». Elle avait aussi divulgué l'identité et les photos de responsables opérationnels présumés des réseaux iraniens au Liban. Leur plan est de «convertir de "stupides" roquettes en missiles de haute précision», avait affirmé dans une conférence téléphonique avec la presse internationale le porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, précisant que le Hezbollah dispose actuellement de 130.000 roquettes au Liban. Un chiffre confirmé par la milice chiite. Voici une semaine Israël avait mené un raid à Beyrouth sur un centre d'assemblage supposé de missiles. L'armée libanaise avait ouvert le feu quelques jours tard sur des drones israéliens qui survolaient à nouveau son territoire. Dimanche, après la demande du premier ministre libanais, Saad Harari, à Paris et Washington d'intervenir, le ministère français des Affaires étrangères a assuré dans un communiqué «multiplier les contacts dans la région» et «appelle chacun à la plus grande retenue». Les Etats-Unis se sont dits «préoccupés» et «soutiennent pleinement le droit à Israël à se défendre ».