Le Conseil communal de Mohammedia, dirigé par le Parti de la Justice et du Développement (PJD), est paralysé à cause de profondes divergences entre le président et des conseillers qui réclament sa démission. Ces divergences sont devenues plus aiguës après la décision de 14 membres du Conseil, appartenant au PJD, de rejoindre les rangs de l'opposition, avec d'autres élus de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et du Rassemblement National des Indépendants (RNI), deux alliés du PJD au sein du Conseil. Ces conseillers ainsi que ceux de l'opposition (Parti Authenticité et Modernité) réclament avec insistance le départ du président du Conseil pour des considérations diverses. La paralysie du Conseil de Mohammedia est devenue encore plus évidente après avoir été incapable de se réunir lors de sa session ordinaire du mois d'octobre, faute de quorum. Cette session a été, en effet, reportée à deux reprises. Sept parmi les 47 conseillers étaient présents, jeudi dernier, contre 6 lundi dernier, ce qui a nécessité son report à lundi prochain et se tiendra, conformément aux dispositions de la loi organique 113-40 (participation des élus présents). Les conseillers qui refusent de participer aux travaux de cette session expliquent leur décision par le refus du président du conseil, Hassan Antara, d'inscrire le point relatif à la demande des 36 élus réclamant sa démission. Un président isolé Pour sa part, le président du Conseil a estimé, dans une déclaration à la MAP, que ce qui s'est passé lors de la session d'octobre est «normal» et s'inscrit dans le cadre de la loi, observant que le conseiller a le droit d'être présent ou de s'absenter et que la session se tiendra, la prochaine fois, avec la participation des élus présents. La question de la démission ou de la cessation des fonctions entre dans les attributions du tribunal, a-t-il ajouté, soulignant que les divergences émanent d'un manque de textes législatifs à ce sujet. Il a précisé qu'il n'a pas inscrit le point relatif à la demande de présentation de sa démission à l'ordre du jour à cause du retrait d'un conseiller signataire de la pétition et dès lors ce point ne peut faire l'objet de discussions vu que le quorum des deux tiers nécessaire a fait défaut. Antar a, en outre, rappelé que les divergences au sein du Conseil communal de Mohammedia ne sont pas un «fait nouveau» et qu'il est temps de «mettre un terme à cette lutte». Pour sa part, Mehdi Mezouari de l'USFP a indiqué que le report, à deux reprises, de la tenue de la session ordinaire du Conseil est un message afin que le président assume ses responsabilités de n'avoir pas inscrit le point relatif à sa démission à l'ordre du jour. Il a aussi rappelé qu'une lettre du ministère de l'Intérieur affirme le contraire des propos du président du Conseil. Mezouari a indiqué avoir adressé une lettre aux autorités compétentes afin qu'elles assument leurs responsabilités et mettre fin à la violation par le président du Conseil des dispositions de la loi notamment la loi organique 133-40. Au sujet du retrait d'un conseiller signataire de la pétition relative à la démission du président du Conseil, réclamée par les conseillers, Mezouari a fait observer que ce dernier devait informer les autorités de cette question et du fait qu'elle avait eu lieu conformément aux dispositions de la loi. Il a rappelé, à cet égard, que le président du Conseil a été informé de la décision d'inscrire le point relatif à sa démission à l'ordre du jour et que l'autorité de tutelle a saisi en urgence le tribunal administratif afin d'inscrire ce point à l'ordre du jour de cette session qui se tiendra, lundi prochain, en présence aussi des conseillers ayant boycotté ses travaux à deux reprises.