Nacer Boudiaf, fils du président algérien assassiné à Annaba alors qu'il prononçait un discours en 1992, a annoncé son intention de se présenter à la course présidentielle algérienne qui devrait normalement se tenir au printemps 2019. Une candidature annoncée le 29 juin, date de l'assassinat de son défunt père. Installé à Alger depuis trois ans, après avoir vécu longtemps en France et en Allemagne en raison des activités diplomatiques de son épouse. Pour mettre les chances de son côté, Nacer Boudiaf a lancé le mouvement L'Algérie avant tout. «Je ne me fais pas d'illusions sur les suites qu'ils vont donner à cette demande d'agrément. Ceux qui servent ce système ont peur des hommes qui dérangent. Et rien que de porter le nom de Boudiaf les dérange», a déclaré le candidat pour occuper le palais d'El Mouradia au magazine Jeune Afrique. La fleur au fusil Son diagnostic de la société algérienne est sans concessions: crise institutionnelle, faillite économique, compromission des organes du pouvoir dans les sales affaires comme la Cocaïne gate. Mais Nacer ne se fait pas d'illusion quant à l'avenir qui pourrait lui être réservé: «Quand mon père a été sollicité par les généraux en 1992, après la démission de Chadli, il a accompli son devoir. Même s'il savait qu'il se jetait dans la fosse aux lions», précise Nacer qui se revendique d'une candidature indépendante, sans lobbies ni bailleurs de fonds pour mener sa campagne. Quant à son programme, sa première décision( lourde de conséquences) serait de dissoudre le FLN et faire exploser la rente politique et économique du "politburo" qui a longtemps pratiqué de la prédation envers le pays. Pour montrer patte blanche, Nacer Boudiaf a déclaré ne pas posséder de biens, ni de sociétés et qu'il n'a pour seuls revenus qu'une retraite et le salaire de son épouse.