Depuis le dernier congrès de l'Istiqlal, plusieurs clans essayent d'imposer leur domination sur le plus vieux parti du Maroc. Une guerre froide se joue en interne entre Ould Rachid, Kayouh, Chabat, Nizar Baraka et Mediane pour se garantir le maximum d'influence dans l'appareil du PI. Ce n'est un secret pour personne, plusieurs ténors de l'istiqlal se livrent une bataille sans merci pour obtenir les clés du parti. Cette guerre qui ne dit pas son nom oppose plusieurs clans. Depuis l'élection de Nizar Baraka, plusieurs leaders du parti de la balance souhaitent placer leurs fidèles dans les organes de décision, d'autant plus que certains revendiquent le mérite de l'élection de Baraka à la tête du parti et attendent un renvoi d'ascenseur. Lors de la période précédant le congrès national du parti, des tractations ont été ouvertes avec les cadres du parti pour se joindre à Baraka. Ce dernier aurait promis des postes au sein de son nouvel organigramme aux ralliés à sa cause. Près de huit mois après le congrès, les responsables politiques réclament aujourd'hui leurs «récompenses», ce qui a provoqué une certaine discorde au sein du parti d'Allal El Fassi et qui a mis le secrétaire général dans l'embarras. Une guerre pour les coordinateurs régionaux et la présidence du conseil national La répartition des responsabilités au niveau régional et national a été un grand défi pour le successeur de Hamid Chabat. L'un des postes les plus convoités était celui du président du conseil national. Noureddine Mediane, Abdessamad Kayouh et Yasmina Badou convoitaient le poste mais après une attente qui aura duré des mois, Ould Rachid raflera la mise en y plaçant un de ses proches. Résultat des courses, le Sahraoui Chiba Mae El Aynayne a été nommé à l'unanimité président du conseil national du parti de l'Istiqlal. Pour calmer la colère des autres ténors, notamment Kayouh et Mediane, Nizar Baraka a essayé de rectifier le tir en octroyant les coordinations régionales du parti aux proches de ces derniers mais n'a pu satisfaire tout le monde, ce qui l'a poussé à diviser les régions, comme à Casablanca. Baraka a réparti la capitale économique en cinq sous-régions afin d'«honorer ses promesses». Il a dispatché la ville en cinq régions réparties entre Karim Ghellab (Sbata Sidi Othmane), Yasmina Badou (Casa Anfa), Hassan Sentissi (Bernoussi Ain Sebbâ), Fouad El Kadiri (Ain Choc-Sidi Maârouf) et Naima Rebbaa (Hay Hassani). Ould Rachid, le vrai SG? Le clan de Hamdi Ould Rachid contrôle tous les rouages de l'appareil istiqlalienne. Après avoir imposé ses hommes sur les postes importants de l'organigramme, Ould Rachid est devenu plus influent que Nizar Baraka et ne laissant à ce dernier que le choix de le suivre. Ould Rachid profite du fait que Baraka ne soit pas un apparatchik et a du mal à cerner toute la complexité de la gestion d'une organisation partisane. Dernier épisode en date: la bataille pour l'influence sur la jeunesse su parti. Lors de l'élection des membres du comité préparatoire du prochain congrès de la jeunesse, Ould Rachid a réussi à garantir 38 places sur 41 à ses fidèles. Les 38 membres sont tous issus des trois régions du Sahara, ce qui promet un congrès facile pour Ould Rachid, qui souhaite mettre son fils à la tête de la jeunesse du PI. Indignés de la domination du clan Ould Rachid sur le comité préparatoire du congrès, certains dirigeants de la jeunesse du parti ont rencontré Nizar Baraka. La réunion entre le chef de file de l'Istiqlal et la jeunesse a duré six heures et s'est terminée lundi dernier à minuit mais les jeunes en sont sortis bredouille. Durant cette réunion, ils ont demandé à Nizar Baraka de mettre fin à l'«hégémonie» en recomposant le comité préparatoire. Après leur avoir garanti une sortie de crise à l'issue de la réunion, le secrétaire général n'a pas exprimé de position sur le conflit entre Ould Errachid et le courant «Bila Hawada» (sans concession) et la troisième ligne, ce qui permettra à Ould Rachid de continuer sur sa voix jusqu'à nouvel ordre.