Le Conseil national électoral a annoncé les résultats de l'élection présidentielle de ce dimanche 20 mai en déclarant vainqueur le président sortant Nicolas Maduro. Un résultat rejeté immédiatement par ses principaux adversaires Henri Falcon et Javier Bertucci. L'abstention a dépassé les 53% et de nombreuses irrégularités ont été relevées. La présidente de Conseil national électoral (CNE), Tibisay Lucena, a annoncé dimanche soir les résultats de l'élection présidentielle. Nicolas Maduro aurait recueilli 5.823.728 voix (68%), Henri Falcon 1.820.552 (21%), Javier Bertucci 925.042 (10%). L'abstention a dépassé les 53%, un niveau record. Un résultat immédiatement contesté par Henri Falcon et Javier Bertucci. Pendant toute la journée, les signes d'une très forte abstention ont été nombreux. Des photos d'assesseurs de bureaux de vote endormis, l'absence de queues devant la plupart des centres de votes alors que d'habitude les électeurs sont obligés d'attendre des heures ne laissait aucun doute sur le fait que les Vénézuéliens avaient décidé de suivre la consigne de boycottage de l'élection lancée par la coalition de l'opposition, la MUD. Plusieurs fois dans la journée, Nicolas Maduro et ses troupes ont pourtant tenté de mobiliser les électeurs. «Aujourd'hui, le Venezuela s'oriente vers une étape de stabilité politique, j'en suis sûr, je le sens, je le vois, a déclaré Nicolas Maduro le matin même. J'appelle tous les Vénézuéliens, toutes les Vénézuéliennes, ton vote décide, des votes ou des balles, la patrie ou la colonie, la paix ou la violence, l'indépendance ou la subordination». Niant toute réalité, la présidente de l'Assemblée nationale constituante, Delcy Rodriguez, a estimé que l'abstention avait «été le grand perdant du jour». «Le vote d'aujourd'hui pèsera dans l'histoire comme un vote antiimpérialiste», a-t-elle dit. L'un des recteurs du CNE, Luis Emilio Rondon, a annoncé qu'il ne reconnaissait pas le résultat de cette élection. «Je signale ma non-reconnaissance de ces résultats considérant que l'élection est entachée du point de vue de la liberté des Vénézuéliens à exercer leur vote». Henri Falcon a déclaré que «pour nous il n'y a pas eu d'élection. Il faudra en organiser de nouvelles» à l'automne. Il estime que l'accord électoral signé avec le président Nicolas Maduro n'a pas été respecté. Son équipe a relevé de nombreux refus d'accès aux bureaux de vote pour ses représentants. Elle a dénoncé également la présence de 13.000 «points rouges» devant les centres de vote. Il s'agit de guichet pour valider sa présence avec le carnet de la patrie qui permet de toucher les aides de l'Etat et particulièrement le 1,5 million de bolivars promis par le président Maduro pour chaque votant. Curiosité: des photos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des queues devant les points rouges alors que le bureau de vote voisin était vide. D'autre part, les centres de vote devaient fermer à 18 heures selon l'accord électoral, heure à laquelle moins de 40% d'électeurs s'étaient présentés et ils étaient pour la plupart encore ouvert à 19h30, alors que les partisans de Nicolas Maduro continuaient à appeler à voter. Le sous-secrétaire d'Etat américain John Sulivan, a dénoncé une élection frauduleuse. Les sanctions contre les dignitaires du régime pourraient être rapidement renforcées.