Le parti de la Justice et du Développement (PJD) n'a plus de représentant à Mohammedia. Le parti a annoncé cette semaine la dissolution de son bureau local. Dans un communiqué du parti publié au terme d'une réunion tenue mardi, le secrétariat général explique que cette décision intervient suite à « l'étude et l'analyse des données disponibles et suite à la proposition du secrétariat régional du parti, au niveau de Casablanca-Settat. » En effet, Abdessamad Haiker, secrétaire régional du parti, au niveau de Casablanca-Settat, avait rencontré plusieurs parties à Mohammedia dont des représentants du RNI et de l'USFP, membres de la majorité du conseil de la Commune, en plus des cadres locaux du PJD et même du gouverneur de la ville. Dans les détails, et selon plusieurs sources concordantes la crise du parti dans la ville est liée principalement aux dysfonctionnements de la gestion du président (PJD) de la commune de Mohammedia. Jamais sans ma femme Ses détracteurs pointent du doigt la désignation de sa femme en tant que quatrième vice-président de la commune, ce qui avait déclenché plusieurs plaintes de frondeurs du PJD à Mohammedia auprès de Abdellilah Benkirane, secrétaire général du parti à l'époque. Selon un membre du parti à Mohammedia ayant requis l'anonymat, Benkirane aurait même appelé personnellement Hassan Antara et son épouse afin que cette dernière démissionne de la délégation des affaires de la culture et du sport à Mohammedia. Fonction qui lui avait également attiré les foudres des associations actives dans ces domaines. «Nos femmes n'occupent pas des postes à nos côtés», leur avait alors sermonné Benkirane. Consigne à laquelle, ils ont refusé de se soumettre, relaye la même source, ajoutant que la principale concernée avait même déclaré à Benkirane qu'elle allait divorcer de son président de mari pour garder le poste. Le parti veut éviter un scandale Ainsi, aujourd'hui, avec la dissolution du PJD à Mohammedia, la direction du parti a anticipé un fiasco préférant sacrifier son antenne que d'être complice d'un scandale à venir lié à une mauvaise gestion ou même à des affaires présumées de corruption sur lesquelles une commission d'enquête du conseil de la commune s'était penchée. Reste qu'aujourd'hui, que si le parti souhaite renforcer sa présence à Mohammedia et redémarrer sur de nouvelles bases, il doit d'abord organiser un congrès local. Une initiative qui ne se fera pas du jour au lendemain et nécessitera pas moins de cinq à six mois. Bientôt un nouveau président de la commune ? Aujourd'hui donc, la commune est présidée par de véritables électrons libres, les anciens membres PJD du conseil de la commune ayant perdu leur étiquette politique. Et pour pouvoir changer de président, le conseil la commune devrait organiser en octobre une nouvelle élection du président du conseil, et ce conformément aux lois régissant les collectivités territoriales et selon lesquelles après trois ans à la tête de la commune, le président peut être réél à l'initiative des deux tiers des membres. Un scénario de plus en plus plausible au vu de la position devenue vulnérable de l'actuel président de la commune.