La déléguée du gouvernement espagnol dans les Canaries, Mercedes Roldós, s'est prononcée sur la possibilité pour Madrid de s'opposer à l'accord Maroc-ENI concernant des prospections pétrolières dans la zone « Tarfaya Offshore Shallow ». Les Canaries seraient-elles en train de perdre la bataille? La déléguée du gouvernement espagnol dans l'archipel, Mercedes Roldós, s'est prononcée sur la possibilité pour Madrid de s'opposer à l'accord Maroc-ENI permettant à la Major pétrolière italienne de faire des prospections dans la zone offshore nommée « Tarfaya Offshore Shallow ». «Ce sont des eaux sous juridiction marocaine. (...) Tout ce que nous pouvons faire, dans tous les cas, c'est demander des informations au gouvernement marocain et exiger des garanties environnementales, mais rien de plus», a-t-elle déclaré jeudi, citée par l'agence Efe. De son côté, le président du gouvernement des Canaries, Fernando Clavijo, s'est récemment porté en faveur d'une opposition aux prospections d'ENI tant sur le plan juridique – une étude de l'affaire a été confiée à un cabinet d'avocats spécialisé en droit international – que politique. À cela, Roldós répond qu'«il existe depuis plusieurs années des dizaines d'autorisations pour chercher du pétrole dans les eaux marocaines», et celle d'ENI n'en est qu'«une de plus». Elle insiste, par ailleurs, sur la faible capacité d'intervenir dans cette affaire, car le Maroc est un «pays souverain» qui «entretient de bonnes relations avec l'UE, et par conséquent, avec l'Espagne». Le Maroc a signé le 21 décembre dernier un accord avec la société pétrolière italienne ENI annonçant des explorations pétrolières au large des côtes marocaines près de Tarfaya. Mais ce projet inquiète les ONG écologistes, qui estiment que l'impact des forages arriverait jusqu'aux côtes de Lanzarote et de Fuerteventura. La classe politique des Île Canaries a également réagi, plusieurs députés promettant de saisir le gouvernement central de Madrid et l'UE, ainsi que toutes les instances concernées, afin de s'opposer au projet.