Moins de la moitié des hommes séropositifs au VIH sont sous traitement, en comparaison avec 60 pc des femmes, révèle vendredi un rapport du Programme commun des Nations-unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Les hommes ont moins de chance d'avoir accès au traitement contre le VIH et sont plus susceptibles de décéder de maladies associées au sida, selon cette étude publiée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Les hommes sont moins susceptibles d'effectuer un dépistage du VIH ou d'accéder à la thérapie antirétrovirale, souligne l'ONUSIDA, précisant que les hommes sont plus susceptibles que les femmes de débuter le traitement tardivement, de l'interrompre et d'être perdus au cours du suivi du traitement. « Lutter contre les inégalités qui mettent en danger les femmes et les filles face au VIH est la priorité absolue de la riposte contre la maladie », a relevé dans un communiqué le directeur exécutif de l'agence onusienne, Michel Sidibé. Mais, a-t-il noté, les hommes n'utilisent pas les services destinés à la prévention du VIH ou au dépistage du VIH, et ils n'ont pas accès au traitement de la même manière que les femmes. Pour M. Sidibé, l'accès des hommes aux services de traitement et de prévention du VIH engendre un triple dividende. « Ils se protègent eux-mêmes, ils protègent leurs partenaires sexuels et ils protègent leurs familles », a expliqué le chef de l'organisme onusien. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'épidémie de VIH a évolué au fil des ans, frappant de façon disproportionnée les communautés et les individus les plus vulnérables et les plus marginalisés. Aujourd'hui, 21 millions de personnes dans le monde reçoivent un traitement antirétroviral qui leur permet de vivre pleinement et d'être actives. Chaque jour, de moins en moins de personnes sont infectées par le VIH et meurent. « Ces succès masquent toutefois les nombreuses disparités et difficultés qui persistent », a fait observer le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. De l'avis du chef de l'OMS, les services de santé doivent être adaptés pour répondre aux besoins des populations les plus à risque et des populations touchées. Cela passe par l'application d'une politique de 'tolérance zéro' à l'égard de la stigmatisation et de la discrimination dans tous les services de santé et la reconnaissance des communautés comme partenaires indispensables à la riposte.