Dans une lettre rendue publique ce mardi lors de son procès, le leader du Hirak Nasser Zefzafi a annoncé sa décision de se séparer de ses avocats Isaac Charia et Mohamed Ziane. Ce dernier apporte ses éclaircissements. Lors de l'audience tenue ce mardi dans le cadre du procès de Nasser Zefzafi et ses 27 autres camarades, le leader du Hirak a fait une sortie des plus surprenantes contre ses deux avocats Isaac Chariaa et Mohamed Ziane, en demandant leur retrait de son comité de défense, dans une lettre rendue au juge. Joint par H24info, l'avocat Mohamed Ziane affirme son « respect » de la décision prise par Nasser Zefzafi. Cette décision de Zefzafi survient après que Me Ziane et son bras droit Me Isaac Charia ont accusé durant l'audience du 21 novembre le secrétaire général du PAM Ilyas El Omari d'avoir incité les leaders du Hirak à conspirer contre la monarchie. « Nous n'avons rien à voir avec le contenu des déclarations de monsieur Charia lors de la précédente audience. Des déclarations que nous n'approuvons pas », a exprimé Nasser Zefzafi dans sa lettre. « Il ne m'a pas parlé, je l'ai remarqué gêné durant la lecture de la lettre par le juge, et je lui ai expliqué que je respecte son choix et qu'il n'a qu'à l'assumer jusqu'au bout », confie Ziane, qui rajoute: « En tout cas, Charia a présenté plus de 60 documents qui prouvent l'exactitude de ce que nous avons dit à propos d'Ilyas El Omari et nous comptons aller jusqu'au bout dans cette affaire ». À en croire Mohamed Ziane, Hamid El Mahdaoui, journaliste et directeur de publication du site Badil, poursuivi dans le cadre du même dossier, aurait à son tour désavoué Nasser Zefzafi et ses camarades. « El Mahdaoui a demandé la parole, il s'est adressé à Zefzafi et les autres détenus et leur a dit: « vous êtes des lâches, c'est un complot, moi je tiens à Mohamed Ziane, il restera mon avocat », raconte l'avocat. Pour Ziane, la décision de Zefzafi lui rappelle l'affaire d'Abdelkader Belliraj, fondateur du parti islamiste Al Badil El Hadari condamné à perpétuité en 2007 pour terrorisme. « Belliraj avait également demandé mon retrait de son comité de défense, ses amis politiques l'avaient incité à le faire et il avait répondu favorablement à leur demande en me mettant à l'écart de son comité de défense. Résultats: ses amis sont aujourd'hui libres tandis que Belliraj va malheureusement terminer sa vie en prison », explique un Ziane énigmatique. Pourquoi donc faire le lien entre ces deux affaires? « Le procès Belliraj s'est déroulé sous le règne de Mohammed VI, je n'ai rien à dire là-dessus, je vous laisse en déduire ce que vous voulez », lance l'ancien ministre des Droits de l'Homme.