Reconstruite après le tremblement de terre de 1960, Agadir n'a pu s'offrir une centralité, une place centrale où les habitants se retrouvent, quotidiennement, principalement le soir. Agadir, vu par beaucoup de visiteurs, et de locaux aussi, est une ville sans âme. En effet, le béton domine sans aucune touche architecturale ni urbanistique particulière. C'est une ville fade qui a la chance de se développer grâce au soleil et à la plage qui en ont fait la première station balnéaire du pays. La place Sahara, juxtaposant le cinéma Sahara, à Talborjt qui vient d'être bien rénovée par la Wilaya est une bonne initiative. Nous espérons que cette place sera maintenue dans l'état actuel de rénovation et d'aménagement. Nous espérons également que cette initiative marquera une bonne compétition entre le Wali et le président de la Commune Urbaine pour rénover et réaménager les différentes places à Agadir. Nous avons besoin de ces compétitions positives pour hisser la mise à niveau urbaine au degré des grandes villes touristiques. Le quartier Talborjt renferme à la fois des commerces et des habitations. La gare routière a été déplacée ailleurs dans la catastrophe architecturale réalisée par l'ex-conseil communal qui a démontré là une nullité flagrante. Le quartier Talborjt, avant la création des autres grands quartiers de la ville, Dakhla, Riad Salem et autres, était bien fréquenté et offrait même une certaine centralité à la ville. C'est d'ailleurs le seul quartier qui peut jouer le rôle de centralité et donner à Agadir une certaine âme, la rendant moins pesante et plus vivante. Talborjt doit devenir au quartier piétonnier à 100%. Avec les aménagements nécessaires : pavés, dallage, trottoirs, bancs publics, zone de verdure, éclairage adéquat, petites places publiques bien aménagées, des espaces de jeux pour enfants, il y a de quoi faire de Talborjt un très beau quartier de référence, pour une ville touristique, qui va donner l'occasion aux visiteurs et locaux de se rencontrer, de faire du shopping dans un quartier propre, bien éclairé, bien animé aussi, mais surtout où la circulation automobile doit être complètement interdite, de midi à minuit. La place Sahara est l'exemple même de ce qu'il faut dupliquer à l'échelon de tout le quartier de Talborjt. On se plaint à Agadir que les habitants ne sortent pas le soir. Ils vont sortir où ? Rien n'est attirant à Agadir. En créant des places publiques bien aménagées, à l'instar de la place sahara, avec jeux de lumière, jets d'eau, bancs publics… on crée petit à petit l'habitude et chez les habitants et chez les visiteurs de sortir en fin d'après-midi et en soirée. Lorsqu'on voit que les Conseil Communaux d'Agadir ( passé et présent) d'Agadir sont incapables de maintenir en état de marche, depuis des années, été comme hiver le jet d'eau de la fontaine dans le passage Ait Souss, on comprend que les gens n'ont aucune envie de sortir le soir bêtement. Cet emplacement peut offrir une deuxième centralité pour Agadir. Idem pour la place Al Amal, abandonnée depuis des années à la dégradation totale, alors qu'au moins on pouvait y crée un petit Jamaâ El Fna avec toute l'animation nécessaire l'après-midi et le soir. Rien ne s'est fait durant des années au grand regret des locaux et des visiteurs. Il va falloir que tout cela change. Il n'y a pas que les grands chantiers structurants qui sont importants. Les petits aménagements le sont aussi, sinon plus encore pour donner à la ville une âme. Ne dit-on, pas que les petits ruisseaux font les grands fleuves, n'est-ce-pas ?