Le nombre important de spectateurs qui ont assisté au Concert de la Tolérance, repose sur la scène touristique et urbaine, le manque d'animation voire le grand handicap que ne cesse de vivre Agadir depuis des années. Le Concert avait connu une influence record. Les organisateurs réclamaient 15 000, ils ont eu plus de 200 000 spectateurs selon les chiffres annoncées officiellement. Pour quoi donc cette grande affluence ? D'abord parce que le Concert était gratuit. Deuxièmement, parce qu'il était organisé un samedi soir. Troisièmement il a été bien médiatisé à Agadir, donc attendu par les locaux qui ont constitué 99% de l'assistance. Quatrièmement et non des moindres, parce qu'il s'adressait d'abord aux jeunes de 18 à 28 ans. D'ailleurs ce sont ces jeunes qui ont fait la grande réussite de ce concert. Ils sont venus nombreux des différents quartiers d'Agadir et des localités environnantes. La réussite du concert est à mettre sur le compte de ce public local sage et merveilleux qui sait apprécier les spectacles grands publics, sans le moindre dérapage. Le concert s'est déroulé sur la plage, le soir et il n'avait pas plu. Il a même fait très beau, pas de vagues, pas de vent, au grand bonheur du président du CRT qui a veillé à l'organisation et au grand bonheur des spectateurs. Le concert a été une réussite, aussi, parce qu'il ne se passe jamais rien de tel dans la destination touristique Gadirie, à part le Timitar, début juillet qui draine également une foule nombreuse. Le vide est monstre à tel point que tout le monde saute sur la première occasion donnée pour se défouler et se réjouir un peu lors de spectacles gratuits. L'absence d'animation touristique, grand public, à Agadir est un vrai handicap, qui malheureusement s'aggrave d'année en année. Les hôtels poussent, les projets immobiliers également mais pas de projets d'animation. Rendez-vous compte, dans une destination touristique à vocation internationale, on ne trouve, à titre d'exemple, ni salle de cinéma potable, ni salle de spectacles, ni salle de théâtre, ni bowling, ni aquarium … Aucune programmation sérieuse et permanente de spectacles qui servent à bien animer la ville l'été ou l'hiver. Le soir, le tout Agadir est un grand dortoir pour les locaux et un ghetto touristique pour les visiteurs internationaux. L' handicap de manque d'animation est pourtant reconnu et avoué de tous, principalement des responsables, des élus et des opérateurs touristiques et autres. Que faire alors ? Il faut tout simplement y mettre la volonté qu'il faut. La preuve le Concert Pour la Tolérance a demandé trois mois de travail pour une organisation qui devait, en principe, se faire au minimum durant huit mois. Chez nous lorsqu'on veut, on peut. Il va falloir qu'on trouve alors la bonne recette pour que ceux qui peuvent, veulent bien sortir Agadir de cet handicap d'animation. La clé est là, la recette aussi.