Les travaux de la 12e édition du Forum mondial sur la migration et le développement (GFMD) ont formellement pris fin, jeudi soir à Quito (Equateur) avec la participation de 1.500 délégués issus de quelque 150 pays, dont le Maroc. Initiée sous le thème "Approches durables de la mobilité humaine : faire respecter les droits, renforcer l'agence étatique et faire progresser le développement par le biais de partenariats et d'actions collectives", cette édition a marqué la fin de la présidence équatorienne du GFMD qui sera désormais assurée par l'Etat des Emirats Arabes Unis pour l'année 2020. Intervenant à la cérémonie de clôture de cet important événement qui traite de la migration dans son rapport avec le développement, le président sortant du GFMD, l'Equatorien Santiago Chávez, s'est félicité du succès et de l'engouement qu'a connu cette édition comme en témoigne, selon lui, le nombre important des participants, avant de passer en revue les réalisations ainsi que le bilan de la présidence équatorienne de ce forum mondial informel. Il a notamment cité l'action menée par son pays pour susciter un changement dans les discours publics sur la problématique de la migration et établir une "stratégie internationale" en vue de lutter contre les "fake-news" à ce sujet. Parmi les réalisations de la présidence équatorienne figurent également la "régionalisation" et la "décentralisation" du GFMD à travers la tenue de plusieurs tables rondes thématiques dans diverses régions du monde et le lancement de l'implication des experts académiques dans ce processus, a-t-il ajouté, soulignant que le Forum continue d'être "un immense espace de dialogue" à la recherche de "solutions aux problèmes de la migration". Pour sa part, le vice-ministre équatorien des Relations extérieures et de la mobilité humaine, Cristian Espinosa, a plaidé pour une "nouvelle gouvernance" de la migration, affirmant que le GFMD offre un "cadre idoine" pour atteindre cet objectif avec l'implication de tous les acteurs concernés par cette problématique. L'immigration, a-t-il ajouté, ne doit pas être perçue comme un "problème" pour l'humanité, mais plutôt comme une "opportunité" de croissance et de développement économique aussi bien pour les pays émetteurs d'immigrés que pour les pays d'accueil. Quant à la directrice régionale de l'ONU-Femmes pour l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Uruguayenne María Noel Baeza, elle a dressé un tableau sombre sur la situation des immigrés notamment des femmes, insistant sur la nécessité de respecter les droits humains en matière d'égalité de genre et de protection des femmes expatriées. "Environ la moitié de la population migrante sont des femmes, mais elles représentent 44% des travailleurs, 73% des travailleurs domestiques et 98% des victimes de la traite des personnes à des fins sexuelles", s'est-elle indignée, mettant en garde contre l'exode massif de personnes qu'a connu le monde lors des dernières décennies. Pour sa part, le ministre émirati des Ressources humaines et de l'émiratisation, Nasser Bin Thani Al Hamli, dont le pays a pris la relève de la présidence du GFMD lors de cette cérémonie, a rappelé l'engagement des Emirats Arabes Unis à l'égard du Forum depuis sa première édition tenue en 2007 à Bruxelles, présentant les grandes lignes du programme de son pays durant l'année 2020. La priorité sera accordée à la redéfinition des rapports entre migration et développement et à la mise en place d'une "nouvelle gouvernance en matière d'immigration", a-t-il dit, ajoutant qu'il s'agit également d'encourager les mécanismes régionaux du GFMD et de renforcer la présence de la société civile dans ce processus. La 13e édition du Forum aura lieu en janvier 2021 à Dubaï coïncidant avec l'exposition universelle prévue dans cette ville du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021, a-t-il précisé. Les travaux de la 12e édition du GFMD à laquelle le Maroc était représenté par une délégation officielle composée notamment de la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, Nezha El Ouafi, et de l'ambassadeur du Royaume en Colombie et en Equateur, Mme Farida Loudaya, se sont articulés autour de plusieurs tables rondes organisées, dans le cadre du segment gouvernemental, à savoir "Fournir des voies régulières, de la crise à la sécurité", "Formulation des discours publics sur les migrations et les migrants", "Soutien aux villes d'accueil à travers la cohérence de politiques et partenariats multipartites". Ces tables rondes ont porté sur d'autres thématiques, à savoir : "Faciliter l'inclusion sociale et économique", "Communication efficace avec les migrants" et "Tirer parti de la migration pour transformer et développer les zones rurales". Pour sa part, la société civile a pris activement part à ce forum à travers la tenue d'une série de sessions de débat consacrés à plusieurs thématiques, notamment "Flux mixtes migratoires", "Migration de travail" et "Déplacements induits par le climat". Outre le forum des maires sur la mobilité humaine, la migration et le développement auquel le Maroc était représenté, les travaux de cette édition ont été marqués par plusieurs activités du Mécanisme du secteur privé notamment la tenue de tables rondes régionales sur l'Afrique du Nord et l'Amérique latine ainsi que la plateforme des partenariats qui se sont déroulées en présence d'un représentant de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).