Juan Guaido a été réélu président de l'Assemblée nationale vénézuélienne (Parlement), dimanche soir lors d'une séance organisée quelques heures après que les forces de l'ordre aient empêché le chef de file de l'opposition et une dizaine de députés de prendre part à une session tenue au Parlement. "Je jure devant Dieu et le peuple du Venezuela de faire respecter" la Constitution en tant que "président du Parlement et président par intérim", a déclaré Juan Guaido, qui a obtenu 100 voix lors de cette séance, organisée au siège d'un journal à Caracas en présence de plusieurs députés poursuivis par la justice du régime de Nicolas Maduro. Un député d'opposition, rival de Juan Guaido qui est reconnu par une soixantaine de pays comme président par intérim du Venezuela, s'est autoproclamé dimanche président du Parlement. Dans la confusion, Luis Parra s'est déclaré nouveau président du Parlement, unique institution contrôlée par l'opposition sous le régime Maduro et présidée par Juan Guaido. L'opposition a indiqué que Parra a agi "sans vote, ni quorum", évoquant un "coup d'Etat parlementaire". "Juan Guaido a été empêché d'entrer dans l'hémicycle par l'armée... et tentait d'escalader les grilles du Parlement avant d'être repoussé par un soldat équipé d'un bouclier", selon des médias. Juan Guaido a été retenu durant quatre heures par les forces de l'ordre, tout comme une dizaine de députés d'opposition, les empêchant de participer à la séance durant laquelle le Parlement devait élire son président pour 2020. Le chef de file de l'opposition se disait certain d'être reconduit pour continuer son "combat" visant à chasser le régime chaviste "usurpateur". C'est en vertu de son statut de président du Parlement unicaméral que Juan Guaido s'était proclamé président par intérim du Venezuela le 23 janvier 2019, une fonction que lui reconnaissent près de soixante pays, dont les Etats-Unis. De son côté, le Groupe de Lima a condamné le recours à la force "par le régime dictatorial de Nicolás Maduro" pour empêcher le libre accès des députés à l'Assemblée nationale lors de l'élection du président. "Le Groupe de Lima suit avec une extrême préoccupation les événements qui se produisent au Venezuela et appelle la communauté internationale à œuvrer ensemble pour soutenir le rétablissement de la démocratie et de l'état de droit dans ce pays", indique un communiqué du Groupe, une instance régionale formée en 2017 pour chercher une issue à la crise au Venezuela.