Le tribunal de première instance d'Aïn Sebaâ de Casablanca a décidé ce jeudi 26 décembre, de poursuivre le journaliste Omar Radi "en état d'arrestation" pour "outrage à magistrat". Omar Radi a été entendu plus tôt dans la matinée du jeudi par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), la deuxième fois depuis l'ouverture d'une enquête en avril dernier, avant qu'il ne soit déféré au cours de la journée devant le procureur du roi près le tribunal correctionnel d'Aïn Sebaa. Il est poursuivi pour un tweet publié il y a 8 mois, le 6 avril dernier plus exactement, dans lequel il fustige les jugements prononcés par un juge dans le procès du Hirak. Omar Radi sera jugé en vertu de l'article 263 du Code pénal qui précise: "Est puni de l'emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 250 à 5 000 dirhams, quiconque, dans l'intention de porter atteinte à leur honneur, leur délicatesse ou au respect dû à leur autorité, outrage dans l'exercice de leurs fonctions ou à l'occasion de cet exercice, un magistrat, un fonctionnaire public, un commandant ou agent de la force publique, soit par paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d'objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendus publics. Lorsque l'outrage envers un ou plusieurs magistrats ou assesseurs-jurés est commis à l'audience d'une cour ou d'un tribunal, l'emprisonnement est d'un à deux ans." Au cours de cette première audience, la défense du journaliste a demandé sa remise en liberté provisoire, mais la requête a été rejetée par le tribunal d'Ain Sebaa, apprend-on auprès de Me Omar Benjelloun, membre de la défense du journaliste. "La décision du tribunal de rejeter la demande de la liberté provisoire pour Omar Radi survient en dépit des moyens de forme que nous avons présentés, notamment un dossier médical portant sur l'état de santé de Omar Radi et notre objection à la détention provisoire, étant donné qu'elle ne concerne que les cas exceptionnels, outre d'autres moyens liés à la présomption d'innocence et à la possibilité de recourir à des mesures judiciaires autres que la détention provisoire, dans le but de garantir un procès équitable" nous confie Me Benjelloun. La prochaine audience a été fixée au 2 janvier à partir de 15H00, suite à une requête de report présentée par la défense du journaliste.