La médiation institutionnelle n'est pas un “adversaire” du service public, mais un partenaire d'appui et de soutien à la gouvernance administrative, a affirmé, mardi 03 décembre à Rabat, le médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou. M. Benalilou, qui était l'invité du Forum de la MAP pour présenter le rapport d'activité de l'Institution au titre de l'année 2018 qu'il avait soumis à SM le Roi Mohammed VI, a souligné que malgré les efforts considérables déployés au cours des dernières années, le niveau des réalisations obtenu à la lumière des données collectées par l'Institution, ne correspond cependant pas aux aspirations et aux attentes, notamment dans le domaine de la relation Citoyen-Service public, mettant l'accent dans ce sillage sur la nécessité de poursuivre les réformes et réussir la mise en œuvre des programmes y afférents dans les délais impartis. Et d'expliquer qu'à travers les conclusions soulevées par l'Institution au cours des dernières années, de nombreux doléances sont liées à la pratique quotidienne et à des situations nées de réactions humaines, soulignant l'importance de la moralisation du service public et de surmonter les contraintes qui pourraient surgir. M. Benalilou a également fait remarquer que l'Institution, à travers le présent rapport, ambitionne de rendre publiques des données statistiques significatives sur la relation entre le citoyen et l'administration. Il a aussi souligné les rôles que joue la médiation institutionnelle au sein de la société, particulièrement en matière de développement du service et de rétablissements des victimes dans leurs droits, insistant sur la nécessité d'engager une réflexion commune entre toutes les parties prenantes afin que la médiation ne devienne pas une étape pour simplement faire partie du paysage institutionnel et constitutionnel du pays. Le médiateur du Royaume, qui a mis la lumière sur les performances de l'Institution dans le traitement des plaintes et doléances dans un cadre régi par la logique de la continuité de la performance institutionnelle, a relevé que le succès de l'Institution ne réside pas dans sa capacité à énumérer les dysfonctionnements et à formuler des recommandations, mais dans la recherche de solutions pour les usagers, et ce dans une optique de renforcer la confiance en l'administration. Ce rapport revient sur les observations de l'Institution à travers le traitement des plaintes, ainsi que sur les conclusions formulées sous forme de recommandations et suggestions pour remédier aux obstacles entravant le bon fonctionnement de l'administration, a-t-il noté. Le rapport comprend cinq parties, exposant le bilan de l'action de l'Institution dans le traitement des plaintes et doléances au titre de l'année 2018, le bilan des recommandations, décisions et propositions fournies par l'Institution, le bilan des rapports annuels des interlocuteurs permanents de l'Institution, le bilan de l'Institution dans le domaine de la communication, de la coopération et de la formation, de même que les perspectives d'action, à court et moyen termes. Selon le rapport, le nombre total de plaintes reçues par l'Institution de la part des différentes catégories en 2018 a atteint un total de 9.865 plaintes, soit une hausse de 5,19% par rapport à l'année précédente. Toutefois, la part de ces plaintes relevant du ressort de l'Institution n'a pas dépassé 2.738 plaintes, soit 27,8% du nombre total de plaintes reçues. En outre, 7.127 plaintes au total, de par leur nature ou leur objet, ne relèvent pas de la compétence de l'Institution, ce qui représente 72,2% du total des plaintes enregistrées, poursuit M. Benalilou. Cette rencontre a constitué une occasion pour l'Institution de s'ouvrir sur l'opinion publique et de diffuser le contenu du rapport, afin de créer un dialogue et une interaction avec la totalité des données qu'il renferme, dans le cadre d'un débat public contribuant à la promotion des principes inhérents à la mission de l'Institution en relation avec la gouvernance des services publics et permettant de débattre des efforts de médiation institutionnelle.