La Commission nationale de coordination des mesures de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains a tenu, mardi à Rabat, sa première réunion en présence, notamment de représentants des départements gouvernementaux, des institutions judiciaires et de sécurité et des instances de la société civile. Intervenant à cette réunion, le ministre de la Justice, Mohammed Benabdelkader, en sa qualité de président de la commission, a souligné l'importance de la question aux niveaux national et international, ainsi que son désir de faire de la commission un modèle en matière de coordination entre les départements gouvernementaux, les institutions publiques et les associations de la société civile, en ce qui concerne le fait de dispenser des prestations de qualité à une catégorie précaire de la société. Cette coordination se fera selon la spécialité de chaque acteur en matière de lutte contre la traite des êtres humains et de recherche des moyens de prévention en application des dispositions de l'article I du premier chapitre stipulant la séparation des pouvoirs, a-t-il relevé, notant qu'à travers les missions attribuées à la commission et aux départements et instances-membres, renseignent sur la méthode du législateur marocain pour lutter contre ce genre de crimes graves, classé comme troisième crime organisé après le trafic des armes et de drogue en termes de prolifération et de gains financiers importants. Le Maroc a choisi de lutter contre le crime de traite des êtres humains selon une perspective globale et différente d'autres pays qui l'ont précédé en la matière, a-t-il noté, ajoutant que ce choix se base sur une approche holistique et moderne déclinée en quatre axes: prévention, protection, prise en charge et partenariat. M. Benabdelkader a, par ailleurs, fait observer que l'ampleur de ce phénomène appelle à établir des normes précises et de qualité, à rechercher les bonnes pratiques, les expériences réussies en la matière et les moyens d'identifier et de les protéger à travers la mise en place d'un mécanisme national tout en leur permettant de bénéficier des prestations de tous les intervenants selon le cas. Dans le même sillage, il a fait savoir que l'Etat est engagé en vertu de l'article 4 du décret portant création de la commission à fournir la protection, les soins de santé et le soutien psychosocial aux victimes de la traite des êtres humains, de leur fournir un hébergement temporaire et l'assistance juridique, et de faciliter leur intégration dans la vie sociale ainsi que leur retour volontaire à leur pays d'origine ou de résidence dans la mesure des moyens disponibles. Et de conclure qu'en vue d'accompagnateur l'action de la Commission, le ministère veille à élaborer des textes juridiques au diapason de l'évolution du crime et conformes aux conventions internationales ratifiées par le Maroc, notamment les amendements apportés au projet de code pénal et de procédure pénale, notamment le développement des techniques de recherche telles que l'interception des appels téléphoniques, la localisation, les enquêtes conjointes, l'assistance juridique, la conclusion de nombreux accords de coopération judiciaire, outre l'Observatoire national de la criminalité et l'Agence nationale de gestion des avoirs saisis et confisqués.