Le Maroc produit annuellement 2 millions de tonnes d'agrumes essentiellement dans la région Souss-Massa. La production prévisionnelle pour la campagne en cours pourrait baisser de 50% selon Khalid Bounajma, le président de l'Association professionnelle des Conditionneurs des Agrumes au Maroc (ASCAM). « Après plusieurs années de forte production, les arbres sont épuisés. Cette année nous prévoyons une très grande baisse de la production des agrumes au Maroc estimée à environ 50%. Pour l'ensemble des acteurs du secteur, il s'agit d'un réel déficit, sachant que le secteur assure près de 25 millions de journées de travail par an », explique Khalid Bounajma. A la tête d'une société leader dans la production, le conditionnement et l'exportation dans le Souss Massa, le président de l'ASCAM assure « cette année nous n'avons pas assez de production pour faire tourner nos machines de conditionnement ».
En effet, pour réfléchir à la manière à travers laquelle le secteur pourra pallier contre les éventuelles pertes causées par la baisse de la production cette année, la Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Agrumes (Maroc Citrus) a entamé une série de réunion avec les professionnels, notamment, une première réunion tenue le jeudi 10 et octobre et une deuxième prévue le 31 du mois en cours. Après la problématique de surproduction et qui a mis à plat une panne dans le système de valorisation et de distribution du secteur d'agrumes au Maroc, la filière affronte cette nouvelle crise. Ceci dit, et selon un second producteur, cette fois, dans la région de Berkane, la baisse de production émane essentiellement de la région de Souss-Massa. Ahmed Tarifit, le patron d'une unité industrielle de conditionnement et de production à Berkane affirme que « la production des agrumes dans toute la région de l'Oriental n'est pas concerné par cet état d'épuisement des arbres dont est victime la région de Souss-Massa ».
Par ailleurs, les deux opérateurs sont d'accord sur l'urgence de protéger le secteur de la concurrence égyptienne et turque, particulièrement, sur le marché local. Ainsi, A travers des rounds de discussions entre Maroc Citrus, l'ASCAM et le ministère de l'Agriculture, le secteur essaye de corriger les lacunes pour réaliser une bonne stratégie d'exportation pour les oranges marocaines. Pour Khalid Bounajma, ces pourparlers entre les professionnels et le département de tutelle commencent à apporter leurs fruits puisque en guise d'exemple « les exportations pour le marché africain est passé de 6000 tonnes à 27.000 tonnes en une année. C'est une performance estimable. C'est vrai qu'on n'a pas encore atteint notre vitesse de croisière sur ce marché à haut potentiel, mais, à travers plusieurs réunions tenues avec le ministère de l'Agriculture et l'Office des Changes nous essayons de trouver de nouvelles solutions particulièrement pour le rapatriement de devise ». Pour redresser le secteur particulièrement pour être plus compétitif au niveau de l'Europe un marché historique pour les agrumes du Maroc et pour combattre l'informel au niveau du marché africain et combattre le flux des agrumes de la Turquie et de l'Egypte sur le marché local marocain, cette nouvelle crise du secteur des agrumes poussent les professionnels à la réflexion.