L'Office national de sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) fait de l'usage de pesticides non autorisés dans l'agriculture l'une de ses priorités. Après la destruction de champs de menthe aspergés par des phytosanitaires inadaptés, c'est au tour des pommes de terre de subir le même contrôle rigoureux. Les services de l'Office dans la région de l'Oriental ont procédé à la destruction de 136 tonnes de pommes de terres, saisies précédemment dans des entrepôts à Berkane, annonce l'Office dans un communiqué en date du 4 octobre. Les analyses avaient révélé que ces pommes de terre ont été traitées avec des pesticides non homologuées pour ce genre de cultures, "une pratique malheureusement courante et à laquelle il faut mettre fin", commente à 2M.ma une source à l'ONSSA. De même, des procès-verbaux d'infractions ont été dressés à l'encontre des contrevenants et transmis à la justice, poursuit le communiqué. Cette opération s'inscrit dans le cadre des plans de surveillance et de contrôle de l'utilisation des pesticides dans les fruits et légumes partout dans le royaume. Dans ce cas précis, les services de l'ONSSA à Berkane ont procédé à des prélèvements sur des échantillons de pomme de terre stockée dans des entrepôts agréés par l'Office, et d'autres conservées en dehors desdits entrepôts en vue de les soumettre aux mêmes analyses. Les résultats de ces analyses ont révélé que les pommes de terre stockées dans des entrepôts agréés, sont conformes, et respectent les taux de résidus de pesticides homologués. Par contre, celles stockées en dehors desdits entrepôts agréés ont été traitées avec des pesticides non homologués pour la pomme de terre, poursuit le communiqué. Dans ce cadre, l'Office a saisi l'occasion pour informer l'opinion publique que "les contrôles des fruits et légumes sont renforcés, et que cette action ne se limitera pas seulement à la région de l'Oriental, mais à l'ensemble des régions", est-il mentionné. Une source à l'ONSSA a expliqué à 2M.ma que la multiplication des actions à l'encontre de l'usage de pesticides non autorisés dans l'agriculture a été mise à la tête des priorités de l'Office depuis 2018, suite aux consignes de son nouveau directeur Abdellah Janati. L'orientation vers le contrôle des producteurs et des espaces de stockage intervient après les difficultés observées dans les inspections effectués dans les marchés de gros (L'ONSSA ne contrôlant pas les produits de l'agriculture dans les souks et marchés de détails). "Dans les marchés de gros, la traçabilité est quasi-absente, et leur contrôle a démontré ses limites. C'est pour cela que l'Office se focalisera davantage sur les producteurs et les espaces de stockage, et ce pour un maximum d'efficacité", précise la même source.