Que ce soit dans la peau de Maria Callas dans « Callas Forever » ou dans celle d'Eva dans « Pédale douce », Fanny Ardant vous transporte sur un nuage et vous berce par sa voix suave et sa sensibilité débordante. Présente au FIFM pour rendre hommage au cinéma russe, la diva française nous a reçu à la Mamounia. Rencontre. Fanny Ardant fait partie d'une génération d'artistes comme on n'en voit plus de nos jours. Lorsqu'elle vous parle, son élocution dramaturgique ne vous laisse pas de marbre. Elle s'exprime avec le verbe, le gestuel, le regard et les intonations, et vous plonge dans son univers enchantant. Pour cette 16ème édition du Festival International du Film de Marrakech, Fanny Ardant a été invitée pour rendre hommage au cinéma russe. Un cinéma, et un pays, qu'elle connaît bien et idolâtre. « Lorsque j'étais enfant, tout le monde rêvait d'aller en Amérique. Moi je voulais aller en Russie. Sur place, c'est comme si j'étais à la maison. J'ai toujours admiré ce pays, sa culture, et ce grâce à la poésie et à la littérature. C'est également grâce à son cinéma, comme les grands films de Tarkovski et Eisenstein. Tout cela m'apportait une émotion que je ne trouvais nulle par ailleurs », confie cette grande actrice française. Après avoir fait quelques apparitions dans des films français, Fanny Ardant est repérée par François Truffaut qui lui offre des premiers rôles dans « La femme d'à coté » et « Vivement dimanche ». Des succès en salles, qui propulsent la star montante sur les devants de la scène. Elle enchaîne les long-métrages, et affirme au fur et à mesure son talent. Son rôle dans « Pédale douce » lui vaut le César de la meilleure actrice en 1997. En plus d'être comédienne, elle est réalisatrice et vient d'achever le tournage de son 3ème long-métrage « Le divan de Staline », adapté du roman éponyme de Jean-Daniel Baltassat. Un Joseph Staline, campé à l'écran par Gérard de Depardieu. « Gérard est un grand acteur. Je lui au clairement dit que la réalité historique ne m'intéressais pas. Je voulais qu'il incarne l'archétype de ce que pourrait représenter Staline. Je recherchais une vérité qui dépasse le prisme. J'ai donc beaucoup lu au sujet de Staline. Je sais par exemple parlait toujours avec un voix très douce et qu'il avait une sorte de demi-sourire, comme les reptiles », précise Fanny Ardant. Cette dernière a en effet plusieurs cordes à son arc. Quand elle n'est pas devant ou derrière une caméra, Fanny Ardant est sur les planches. Sa dernière pièce, Croque-Monsieur de Marcel Mithois, est très bien accueillie par les critiques et réaffirme le talent de cette dramaturge accomplie.