Des Marocains de tous bords viennent de lancer sur les réseaux sociaux l'opération « S(h)ortons les », une action qui fait écho à une pétition également lancée via les réseaux sociaux pour dire aux propagateurs de haine et aux gardiens "autoproclamés" de la "morale" : Non à l'extrémisme. Journalistes, artistes et militants associatifs expriment aussi leur soutien aux bénévoles belges en mission dans la région de Taroudant. Une vidéo montrant un groupe de jeunes filles belges - dans le cadre d'une mission humanitaire - vêtues de shorts et travaillant, sous la chaleur de plomb, sur le chantier d'un village près de Taroudant dans le sud du Maroc est devenue virale. Mais ce reportage vidéo, publié samedi 3 août 2019, a aussi créé la polémique. En réaction à cette vidéo, un instituteur d'école primaire de 26 ans a publié sur Facebook un appel à la décapitation de ces jeunes femmes. Moins de 24H00 après les faits, il a été arrêté par les services sécuritaires marocains pour « avoir publié sur Facebook un message haineux » et sera poursuivi pour « incitation à des actes terroristes ». De son côté, Ali El Asri, un député du PJD s'est également indigné sur Facebook : « Depuis quand les Européens font-ils des travaux en tenue de baignade ? ».. Il n'en n'a pas fallu plus pour qu'un vent de colère et d'indignation souffle sur les réseaux sociaux. Les propos scandaleux du député ont fait réagir la société civile. Des centaines de personnalités marocaines ont donc initié l'opération "Tous en short" et ont signé une pétition contre ces messages haineux. Ahmed Ghayat « Par ma signature (de la pétition), je dénonce le silence des politiciens alors que le premier acteur est un instituteur de la famille de l'Education nationale et le deuxième est un député parlementaire d'un parti de la majorité. C'est une catastrophe qui n'a suscité aucune réaction de la part de nos politiciens et c'est grave. Moi j'appelle à ce qu'on effectue tous une marche en short...", indique Laila Ouachi, experte en communication. De son côté, l'éditorialiste Réda Dalil a écrit dans un post que « les réactions soulevées par les images de jeunes filles belges bénévoles rendent compte d'une radicalisation des esprits. L'arrestation rapide de cet instituteur ayant appelé sur Facebook à décapiter les bénévoles belges est à saluer. Les discours présageant souvent les actes, sévir avec fermeté contre toute incitation à répandre le sang est d'une cruciale nécessité ». Pour sa part, la journaliste Aicha Zaimi Sakhri à l'action. « Nous assurons ces jeunes filles de notre soutien, de notre amitié, de nos remerciements fraternels, demandons que cet enseignant soit poursuivi pour apologie du terrorisme et que le député remette sa démission… Il n'est pas acceptable que de tels individus prennent ainsi en otage toute une population », a-t-elle écrit.