En réaction aux propos tenus sur Facebook par un enseignant et un parlementaire du PJD, une cinquantaine de personnalités ont lancé un appel et une pétition pour dénoncer les harangues, dont Ouafa Hajji, présidente de l'Internationale Socialiste des Femmes, militante des droits de la femme qui témoigne pour barlamane.com/fr. Des jeunes filles belges venues au Maroc construire une route pour désenclaver une ville dans la région de Taroudant dans le cadre d'une action de bénévolat ont été lynchées par deux quidams au lieu d'être remerciées dignement. Un enseignant appelle à les décapiter et un député du PJD proteste. La raison à leur rhétorique extrémiste ? Leurs tenues, des shorts, t-shirts et débardeurs. Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, un groupe de jeunes filles belges travaillent volontairement dans un chantier de réparation et mise à niveau d'un passage routier. Certes les applaudissements n'ont pas tardé à arriver, mais les propos haineux non plus. Un instituteur d'école primaire a publié un appel à la décapitation de ces filles. Suivi par Ali Lasri, un député du PJD qui a exprimé fièrement son indignation dans une publication sur facebook «depuis quand les Européens font-ils des travaux en tenue de baignade ?». Des propos inadmissibles au moment même où ces filles partageaient un repas avec les notables et un fqih de mosquée de la région rurale qui les remerciaient pour leurs efforts et leur bénévolat. En réaction, « S(H)ORTONS-LES ! » est un appel lancé par différentes composantes de la société civile et du milieu associatif marocain pour contester et dire non « aux propagateurs de la haine». « Nous Marocain(e)s, Marocains du Monde, Marocain(e)s de Cœur, Non-Marocains vivant au Maroc, Touristes, Hommes et Femmes ami(e)s du Maroc…leur dénions le droit de parler en notre nom ! » exprime le mouvement dans son appel de contestation. Ils demandent par la même occasion que l'enseignant soit poursuivi pour apologie du terrorisme et que le député remette sa démission, indiquant « qu'il n'est pas acceptable que de tels individus prennent ainsi en otage toute une population». La présidente de l'Internationale Socialiste des Femmes , militante des droits de la femme et actrice de la société civile, Ouafa Hajji, a exprimé dans un interview téléphonique à barlamane.com/fr son indignation en expliquant que cette violence observée est l'émanation d'une société en crise, avec beaucoup d'inégalités croissantes et avec des politiques publiques qui ont échoué à tous les niveaux. «Nous observons une multiplication de violence et de haine particulièrement envers les femmes, c'est une violence qui devient presque un terrorisme intellectuel et elle remet en cause le respect de la différence et de la diversité dans notre société.» déclare Ouafa Hajji. «Le vrai danger, c'est quand des membres influents notamment un instituteur ou un élu commencent à s'exprimer de cette façon-là, cela remet en cause même nos institutions. Nous avons un grand problème dans notre champ politique, il faut savoir faire la différence entre le rôle d'un élu et celui d'un prêche», affirme la présidente de l'Internationale Socialiste des Femmes; le prêche étant lui même soumis à des règles qui n'autorisent en aucun cas les appels à la violence. Les internautes n'ont pas non plus manqué de réagir par des publications aux tons les plus divers, dont l'humour pour mettre en avant le ridicule et la dangerosité des dires de l'instituteur et du député péjidiste comme « Is life SHORT ? » ou encore des photos d'eux en short sous le slogan « S(h)ortons les ! » Quand ce n'étaient pas des appels à les sanctionner -pour leur incitation à la haine- à l'instar de « s(h)ortons ces propagateurs de haine, ne leur donnons plus d'audience ».