La Banque Mondiale (BM) a salué l'engagement du Maroc à renforcer le cadre institutionnel et les efforts coordonnés entre les organes publics, les régulateurs et le secteur privé pour créer un environnement des affaires concurrentiel et promouvoir des marchés ouverts et contestables, a affirmé, mercredi à Rabat, la directrice du département Maghreb et Malte, Moyen-Orient et Afrique du Nord au Groupe Banque Mondiale, Marie Françoise Marie Nelly. Le Maroc se trouve à un tournant historique de son développement, porteur de promesses mais aussi de défis pour créer les conditions d'une société moderne, inclusive et résiliente, a indiqué Mme Marie Nelly lors d'un séminaire national sur le thème "Dynamisation de l'écosystème concurrentiel dans un Maroc ouvert", organisé par le Conseil de la Concurrence en partenariat avec le Groupe de la Banque mondiale, réaffirmant à cette occasion l'engagement du Groupe de la B.M à accompagner le Maroc dans ses efforts continus pour le développement et le bien-être de ses citoyens. Mme Marie Nelly a souligné que des progrès notables ont été réalisés par le Royaume, notamment en ce qui concerne l'amélioration du classement Doing Business ou la digitalisation des procédures de création d'entreprises, notant, toutefois, que beaucoup reste à faire pour faciliter davantage l'accès aux investisseurs et encourager l'émergence d'un secteur privé fort, innovant et compétitif. Il est nécessaire de libérer l'énergie et le potentiel du secteur privé, a-t-elle préconisé, relevant qu'un diagnostic récent de la Banque mondiale (novembre 2018) sur les contraintes liées au développement du secteur privé au Maroc, montre que "la contestabilité des marchés marocains et la politique de concurrence sont des éléments clés pour créer les conditions nécessaires à l'émergence d'un secteur privé dynamique, compétitif et diversifié. "Ceci requiert une politique de concurrence forte pour créer un environnement réglementaire qui élimine les barrières à l'entrée, limite les privilèges des opérateurs historiques, publics ou privés, et sanctionne les pratiques anticoncurrentielles", a-t-elle estimé, insistant également sur l'importance de s'attaquer aux réglementations et pratiques qui restreignent la concurrence ou affaiblissent la mise en place des politiques de concurrence. Elle a de même noté que la neutralité concurrentielle des entreprises publiques qui opèrent dans des secteurs économiques clés avec peu de restrictions dans la portée de leurs activités devrait être examinée. "Nous sommes convaincus de l'impact d'une politique de la concurrence efficace sur la croissance, la productivité, et la compétitivité", a-t-elle affirmé, relevant que la Banque Mondiale salue le renforcement par le Maroc de la loi de la concurrence, qui consacre le rôle du Conseil de la Concurrence en tant qu'institution investie de la mission de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et de garantir une compétition saine entre les entreprises, qui renforce ses pouvoirs de sanction et garantit son indépendance.