Le Conseil de la Concurrence va bénéficier d'une assistance technique et de l'expertise du groupe de la Banque Mondiale afin de renforcer ses capacités. Longtemps resté paralysé, le Conseil de la Concurrence, dont les membres ont été installés en décembre dernier, sort peu à peu de sa léthargie. L'institution se mobilise, en effet, pour tourner la page et entamer une nouvelle ère marquée, entre autres, par le renforcement de ses capacités afin de jouer pleinement son rôle. Dans cette perspective, le conseil, dirigé par Driss Guerraoui, a récemment noué un partenariat avec le groupe de la Banque Mondiale (GBM) qui va lui fournir une assistance technique et toute l'expertise nécessaire. Les deux parties ont d'ailleurs organisé le 26 juin à Rabat un séminaire national sous le thème : « Dynamisation de l'écosystème concurrentiel dans un Maroc ouvert ». Il s'agit d'une importante rencontre qui a réuni toutes les parties prenantes au rang desquelles les institutions, les décideurs politiques et les acteurs du secteur privé et des milieux d'affaires ainsi que les organisations de la société civile et des consommateurs. Elle a notamment permis de débattre des défis liés au cadre de la concurrence au Maroc et des solutions à mettre en œuvre afin d'apporter des améliorations. Selon les organisateurs de la rencontre, le Maroc, qui est l'une des plus importantes économies d'Afrique du Nord, a besoin d'un cadre concurrentiel sain pour garantir la compétitivité et l'émergence de son secteur privé. Lire aussi : Marge bénéficiaire des pétroliers : le verdict du Conseil de la concurrence « Notre appui à l'amélioration du climat des affaires date de plus de 10 ans, et nous nous réjouissons des avancées réalisées par le Royaume. Mais, beaucoup reste à faire pour faciliter l'émergence d'un nouveau secteur privé. Nous continuerons à apporter notre expertise pour accompagner le Maroc dans son processus de renforcement du cadre de la concurrence », a assuré Marie-Françoise Marie-Nelly, Directrice du Département Maghreb et Malte à la Banque mondiale. Notons que d'après un diagnostic récent du GBM sur les contraintes liées au développement du secteur privé au Maroc, la contestabilité des marchés marocains et la politique de concurrence sont pointées du doigt comme étant des sujets clés pour créer les conditions de l'émergence d'un secteur privé dynamique. Cela souligne davantage l'importance du rôle du Conseil de la Concurrence en tant que régulateur investi de la mission de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, et garantir une compétition saine entre les entreprises sur le marché national. « Nous sommes convaincus de l'impact d'une politique de la concurrence efficace sur la croissance, la productivité, et la compétitivité », a jouté Marie-Françoise Marie-Nelly. Pour sa part, Xavier Reille, Directeur IFC pour la région du Maghreb, a renchéri en insistant sur la nécessité d'améliorer l'écosystème de la concurrence au Maroc afin de permettre au secteur privé d'être plus compétitif et innovant. « Nous sommes prêts à appuyer le Conseil de la Concurrence dans sa mission ainsi que des acteurs clé comme le MAGG et le secteur privé, et à fournir l'appui technique nécessaire sur la base des meilleures expériences internationales », a-t-il souligné. Rappelons que IFC, membre du groupe de la Banque Mondiale, est très mobilisée en faveur de l'amélioration du climat des affaires au Maroc. Elle a ainsi mené, du 3 au 5 avril 2019, une mission d'identification d'un projet d'assistance technique pour le renforcement du cadre de la concurrence au Maroc. L'objectif principal de cette mission était de définir, avec toutes les parties prenantes, les actions à mettre en œuvre pour développer davantage l'écosystème de la concurrence, et renforcer le rôle du conseil.