Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a tenu, mardi 18 juin, sa deuxième réunion trimestrielle concernant la situation économique du pays sous la présidence de son Wali, Abdellatif Jouahri. Lors de cette réunion, le Wali a indiqué que l'économie nationale a créé entre le premier trimestre de 2018 et le même trimestre de 2019, 15.000 postes contre 116.000 un an auparavant. L'agriculture a enregistré une perte de 152.000 emplois, alors que les secteurs non agricoles ont créé 167 .000 postes, dont près de 40% dans le commerce de détail. Concernant le taux de chômage, il est passé de 10,5 % à 10 %, résultant d'une baisse de 0,4 % de la population active. Hausse des recettes de voyages Quant aux recettes de voyage, elles se sont améliorées de 1,5% alors que les transferts des MRE ont accusé un recul de 2,9%. En termes de perspectives, ajoute Bank Al-Maghrib , la dynamique des exportations se maintiendrait à moyen terme, avec en particulier un rebond des ventes de l'automobile en 2020, en lien avec l'entrée en production de l'usine PSA prévue au cours du second semestre de 2019, alors que les importations sont projetées en ralentissement, avec les baisses attendues de la facture énergétique et du rythme d'acquisition des biens d'équipement. Les recettes de voyage et les transferts des MRE devraient enregistrer une amélioration de leur rythme au terme de 2019 et se renforcer en 2020. Tenant compte de ces évolutions et sous l'hypothèse d'entrées de dons du CCG de 2 milliards de dirhams en 2019 et de 1,8 milliard en 2020, BAM s'attend à ce que le déficit du compte courant s'allégerait de 5,5 % du PIB en 2018 à 4,5 % en 2019 puis à 3,1 % en 2020. BAM estime que, dans ces conditions, les réserves internationales nettes (RIN) s'établiraient à 239 milliards de dirhams à fin 2019 et à 234,5 milliards au terme de 2020, continuant ainsi à assurer la couverture d'un peu plus de 5 mois d'importations de biens et de services. Les rentrées de la TVA en baisse Pour ce qui est des rentrées de la TVA, elles ont connu une baisse qui est due à la hausse des remboursements qui ont atteint 5,1 milliards de dirhams contre 2,6 milliards un an auparavant. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 2,6%, tirées par les hausses de celles au titre des « autres biens et services » et de l'investissement. Dans ces conditions et tenant compte de l'impact de l'accord conclu le 25 avril dans le cadre du dialogue social, le déficit budgétaire hors privatisations connaîtrait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, une accentuation de 3,7% du PIB en 2018 à 4,1% en 2019, avant de s'atténuer à 3,8% en 2020.