Le financement des lieux de culte musulman est au centre d'une polémique en France. Entre des appels à un financement public des mosquées, et des craintes d'une atteinte au principe de laïcité, les déclarations contradictoires de membres du gouvernement français s'enchaînent sans se ressembler. Dimanche dernier, le premier ministre Manuel Valls déclarait qu'il fallait construire un « nouveau pacte avec l'islam de France », ajoutant qu'il était favorable à l'interdiction temporaire du financement de mosquées par des fonds étrangers. « Il faut reconstruire une capacité de financement française », avait-il conclut. Deux jours plus tard, Valls confirmait ce point de vue en refusant de s'« interdire une forme de financement public » du culte musulman. Pourtant, la loi de 1905 qui régit la séparation entre l'église et l'Etat interdit tout financement public des lieux de culte. « On ne revient pas sur la loi de 1905, ça doit être compatible avec la loi de 1905 », insistait Stephan Le Foll, porte-parole du gouvernement, interrogé à l'issue du conseil des ministres mercredi. S'alignant, ainsi, avec les déclarations du président François Hollande qui estimait, la veille, dans une déclaration à la presse que « ce qui n'est pas possible, sauf à changer la loi de 1905, c'est que l'Etat puisse subventionner un culte ». Le gouvernement français semble, finalement, avoir tranché à l'issue du conseil des ministres mercredi. Stephan Le Foll a expliqué vouloir étudier des pistes de financement alternatives évoquant la défiscalisation des dons, la taxation des produits d'alimentation Halal ou encore le financement participatif.