Alors que le Premier ministre français Manuel Valls avait laissé la porte ouverte au financement public des mosquées, le président François Hollande a, quant à lui, estimé mardi soir qu'un tel financement serait une entorse à la loi de 1905. Il a en outre souhaité réactiver la Fondation pour l'islam, qui serait dirigée par Jean-Pierre Chevènement. S'exprimant devant la presse présidentielle, François Hollande a opposé une fin de non recevoir aux propositions de Manuel Valls qui, dans une tribune publiée le même jour par Libération, n'avait pas exclu «une forme de financement public». «Toucher à la loi de 1905 ouvrirait un débat très périlleux mais nous devons passer en revue toutes les solutions, sans nous interdire une forme de financement public», avait indiqué le premier ministre, une semaine après l'assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, et alors que la délicate question du financement des mosquées et de la formation des imams se pose une nouvelle fois en France. Cette proposition du chef du gouvernement avait été aussitôt critiquée à droite et par certains à gauche. Chevènement pressenti pour diriger la Fondation pour l'islam de France Interrogé sur ce sujet mardi soir, le chef de l'Etat a plaidé pour que soit réactivée la Fondation pour l'islam de France, dédiée au financement des mosquées. «Cette Fondation permet de mobiliser des financements privés», a rappelé Hollande. Créée en 2005 par Dominique de Villepin, elle s'était aussitôt enlisée dans des luttes intestines et n'avait jamais fonctionné. «Il faut la conforter, a insisté le chef de l'Etat. Ce qui n'est pas possible, sauf à changer la loi de 1905, c'est que l'Etat puisse subventionner un culte.» C'est l'ancien ministre de l'intérieur Jean-Pierre Chevènement , fervent défenseur de la République et de la laïcité, qui devrait prendre la tête de cette Fondation pour l'islam, à 78 ans.