Après de longs combats pour vaincre le cancer, le chercheur marocain Amin Hajitou est venue révolutionner les traitements anticancéreux grâce à des « bactériophages » ou des « virus bactériens ». En effet, malgré l'accessibilité du traitement actuel des cancers par le biais de la chimiothérapie, la radiothérapie ou l'hormonothérapie, cette pathologie demeure imbattable. Ceci est dû, entre autres, à l'inefficacité de ces traitements, dont seulement 5 % à 10 % de la dose injectée aux patients atteignent les tumeurs, ce qui provoque des effets secondaires très lourds chez les patients et affaiblit, à la longue, leur système immunitaire. Le nouveau traitement développé par M. Hajitou, chef d'une équipe de thérapie génique et directeur des études doctorales en médecine, neuroscience et santé mentale au sein de la prestigieuse université « Imperial College de Londres », devrait entrer dans la phase des essais cliniques en fin de cette année. Ce traitement consiste en l'utilisation de « virus bactériens » manipulés génétiquement et transformés en particule pour détruire des cellules cancéreuses. Cette méthode appelée aussi « virothérapie » a été évoquée cette semaine par le quotidien britannique « The Evening Standard » et par la publication scientifique « The New Scientist ». Ces bactériophages seraient capables de s'attaquer à tout type de tumeurs, y compris les cancers de cerveau, considérés très “agressifs”, “incurables” et mortels pour la majorité des patients dès la première année de diagnostic. Interviewé par la MAP sur cette découverte, le professeur Hajitou explique que les virus bactériens" sont des nanoparticules d'une longueur de 880 nanomètres qui existent partout, même dans nos estomacs et nos intestins". Mais, contrairement aux virus humains, ils ne sont pas nuisibles à la santé, mais survivent seulement dans des bactéries et nous protègent contre elles. D'après le biologiste, ce traitement ambitionne de guérir tout type de cellules tumorales. Les travaux récents de son équipe se focalisent sur les tumeurs du cerveau les plus incurables, étant l'un des cancers les plus destructifs et mortels. La durée de survie des patients atteints de ces tumeurs cérébrales, aussi appelées “gliomes” ou “glioblastomes”, est variable, mais le taux de mortalité demeure très élevé, précise Pr Hajitou, faisant savoir que plus de 50 % des patients diagnostiqués avec ces tumeurs décèdent dans les 14 mois suivants le diagnostic, tandis que 90 % meurent dans les 3 années de leur maladie et 99 % meurent généralement dans les 5 ans, suivant la détection de ces tumeurs. Ce taux très élevé de mortalité revient notamment au mauvais ciblage des tumeurs et à la barrière hématoencéphalique. Le premier facteur signifie que les traitements anticancéreux, comme la chimiothérapie ou autres, ne visent pas seulement les cellules tumorales lorsqu'ils sont injectés au patient par voie intraveineuse, orale ou autre méthode clinique, mais atteignent aussi les tissus sains. Pour ce qui est de la barrière hématoencéphalique, qui est censée protéger le cerveau humain contre tout corps étranger à l'instar des microbes ou des substances toxiques, celle-ci bloque le traitement anticancéreux, quand il arrive à la tumeur cérébrale par le biais de la circulation sanguine. Ces deux facteurs ne constituent pas, toutefois, les seuls obstacles au traitement de la cellule cancéreuse. " La dose minimale du traitement qui traverse cette barrière hématoencéphalique va devoir affronter un autre obstacle, celui de la résistance qu'affiche généralement les tumeurs", explique le chercheur, faisant savoir que les tumeurs cérébrales “sont particulièrement connues pour leur résistance au traitement”.