Quelque seize meilleurs investissements marocains dans l'énergie durable ayant contribué à la réalisation des économies d'énergie de plus de 82 GWh/an et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 23.700 tonnes d'équivalent CO2, ont été récompensés à Casablanca. Ces projets d'efficacité énergétique (EE) et d'énergie renouvelable comprenant des solutions techniques de pointe et des investissements EE, notamment dans les secteurs de l'agriculture et de l'hôtellerie, ont été mis en œuvre dans le cadre la ligne de financement de l'énergie durable pour le Maroc (MorSEFF), un programme de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) qui appuie les investissements de petites et moyennes entreprises comme de plus grandes en accordant à des banques partenaires locales des prêts à rétrocéder. Quelque 80% des bénéficiaires de la ligne MorSEFF sont des PME. De même, les quatre institutions financières participantes à savoir BMCE Bank Of Africa, la Banque Populaire, Maghrebail et Maroc Leasing ont reçu un prix spécial pour leur excellente contribution au programme et leur leadership dans la finance durable ainsi que des institutions gouvernementales et non gouvernementales marocaines et internationales ayant appuyé la mise en œuvre et la promotion du programme. Les entreprises participantes ont également reçu des aides de l'UE pour pouvoir investir dans les solutions technologiques les mieux adaptées à leurs projets. Elles bénéficient également d'une assistance technique du Fonds multi-donateurs de la BERD pour la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen (région SEMED). A cette occasion, le ministre de l'Energie, des mines et du développement durable Aziz Rabbah a indiqué que la transition vers l'économie verte est une évolution vers un nouveau modèle économique et social ainsi qu'un modèle de développement durable, appelant, à cet égard, à repenser les façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux. Il a, dans ce sens, cité les principaux secteurs favorisant la transition vers cette économie verte, notamment l'énergie renouvelable et efficacité énergétique, la construction écologique, la mobilité durable ou encore la gestion de l'eau et l'aménagement territoriale, soulignant que la transition énergétique constitue le socle de base de la transition vers l'économie verte. Evoquant la question de la réussite du Maroc dans l'approbation d'un modèle énergétique attractif, le ministre a réitéré l'engagement du Royaume sur la voie de la transition énergétique, mettant l'accent sur les objectifs nationaux en matière de développement des énergies pour dépasser l'objectif d'énergies renouvelables de 52% en 2030. Pour sa part, la directrice de la BERD pour le Maroc Marie-Alexandra Veilleux-Laborie a relevé que les prix décernés récompensent des décisions commerciales exceptionnelles visant à améliorer la résilience et la compétitivité des entreprises marocaines, mettant en avant le bien-fondé d'investir dans des technologies plus performantes qui contribuent également à réduire les émissions de GES, aidant plus de 230 entreprises à réduire leur consommation d'énergie, à diminuer leurs coûts et à améliorer leur compétitivité. De son côté, Alessio Cappellani, chef adjoint de la Délégation de l'UE au Maroc, s'est félicité du soutien financier accordé par l'UE à MorSEFF qui, par ses résultats, est parvenu à convaincre l'industrie marocaine, notant que le programme a également ouvert de nouvelles possibilités pour les banques locales, qui ont pu innover en appuyant des projets verts. Tout ceci contribue à faire converger la vision politique marocaine et la vision stratégique à long terme de l'UE en vue de parvenir à une économie prospère, moderne, compétitive et neutre pour le climat d'ici à 2050, a-t-il ajouté. Lancée en 2015 par la BERD en coopération avec l'Agence française de développement (AFD), la Banque européenne d'investissement (BEI) et le Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), cette ligne de 110 millions d'euros (1,2 milliard de dirhams marocains) est appuyée par des subventions de l'Union européenne et du Fonds Multi-bailleurs pour la région SEMED.