L'appel du chef d'état-major de l'armée, le général Gaid Salah à destituer le président Abdelaziz Bouteflika par l'application de l'article 102 de la Constitution n'a pas convaincu les Algériens. Depuis cette annonce, les appels à manifester se sont multipliés sur les réseaux sociaux et dans les médias, lancés par des militants, des personnalités, partis politiques et syndicalistes. Une foule énorme de manifestants, ce vendredi à Alger, pour la 6e semaine consécutive, demande le départ du "système" au pouvoir, quelques jours seulement après la proposition du chef d'état-major de l'armée d'écarter le président Abdelaziz Bouteflika. Sixième vendredi de protestation : « Appliquons l'article 7 » Les réactions des partis politiques de l'opposition, qui partageaient, jusque-là, une position claire consistant à soutenir le mouvement de protestation pacifique et à appeler à continuer à manifester, ont, cette fois-ci, des réactions plus divergentes, écrit le site d'information TSA (Tout Sur l'Algérie). Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune (PT, opposition), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front des forces socialistes (FFS) et le Front de la justice et du développement (FJD), présidé par Abdallah Djaballah ont exprimé leur rejet de l'application de l'article 102, mais n'ont pas clairement appelé à marcher ce vendredi, contrairement à Jil Djadid de Djilali Soufiane qui a appelé à manifester. « Nous devons continuer à mettre la pression et ce vendredi sera un autre rendez-vous, après lequel nous verrons la victoire à l'horizon », a-t-il dit dans un message vidéo publié sur sa page Facebook, selon TSA. Le principal parti islamiste algérien, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a adopté une position mitigée. « Insuffisant », a commenté Abderrazak Makri, Secrétaire général du parti qui s'est départi de sa précédente posture consistant à « s'inscrire » dans le mouvement populaire et à appeler à « continuer à manifester pacifiquement ». L'ambiguïté des positions adoptées par certains partis de l'opposition ne devrait pas avoir d'impact sur l'ampleur de la mobilisation des Algériens qui est, depuis son début, spontanée et indépendante de tout parti ou courant politique, pour le site d'information algérien. « Appliquons l'article 7 » A l'appel de Gaid Salah d'appliquer l'article 102 de la Constitution, les Algériens ont été nombreux à répondre en demandant l'application de l'article 7 de la Constitution selon lequel « le peuple est la source de tout pouvoir » et « la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple ». D'autres réponses dont la formulation est une réponse directe à « l'article 102 » ont été relayées sur les réseaux sociaux. « Le vendredi de l'article 7 », « Appliquons l'article 2019 : dégagez tous ! », « On demande l'application de l'article sans eux » (une référence phonétique à l'article 102), écrivent les internautes algériens sur les réseaux sociaux en appelant à « répondre à Gaid Salah par la rue », écrit TSA. Les appels à manifester, qu'ils soient anonymes ou lancés par des personnalités connues, sont aussi nombreux que lors des semaines passées mais l'ampleur et le sens de la réponse que donneront ce vendredi les Algériens à la proposition d'application de l'article 102 reste imprévisible, pour le site d'information algérien.