Les travaux de la 1ère Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la Commission climat pour la région du Sahel se sont ouverts, lundi à Niamey, avec la participation d'une importante délégation marocaine. La séance d'ouverture a été marquée par le discours adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants à cette première conférence au Sommet, dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita. Dans ce discours, SM le Roi Mohammed VI a annoncé l'engagement du Maroc à prendre en charge les études de faisabilité pour finaliser le Plan d'Investissement Climatique pour la région Sahel. Le Souverain a également souligné l'importance du lancement du Plan d'Investissement Climat pour la région Sahel et de son Programme Régional Prioritaire qui complétera les projets "d'ores et déjà en cours". La Commission pourra compter sur le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc : 4C Maroc, notamment en matière de renforcement des capacités de ses membres, a tenu à préciser SM le Roi. Intervenant à cette occasion, le président nigérien Mahamadou Issoufou, président de la Commission climat de la région Sahel, a souligné que la tenue de cette Conférence marque la détermination exprimée par les Etats sahéliens lors des COP21 et COP22, respectivement à Paris et à Marrakech, de même qu'elle s'inscrit dans la continuité du Sommet africain de l'action tenu au Maroc à l'initiative de SM le Roi Mohammed VI. Le président nigérien a ensuite relevé que la région du Sahel est de plus en plus fragilisée par les effets des changements climatiques qui donnent lieu à plusieurs phénomènes affectant l'écosystème et frappant de plein fouet les conditions de vie des populations. Il a ainsi appelé à conjuguer les efforts de tous pour apporter les réponses appropriées à ces problématiques, soulignant la nécessité d'une implication renforcée des partenaires internationaux. Le chef de l'Etat nigérien a conclu son intervention en remerciant SM le Roi Mohammed VI pour Ses multiples actions en faveur du climat, notamment le lancement de la Commission climat pour le Sahel. Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a lui aussi "renouvelé" sa reconnaissance à SM le Roi Mohammed VI pour le soutien constant qu'Il ne cesse d'apporter à la Commission climat du Bassin du Congo ainsi que pour le soutien "jamais démenti" du Souverain à la Commission climat pour le Sahel. Il a, par ailleurs, souligné l'urgence d'une action concertée et coordonnée pour lutter contre les dérèglements climatiques, se réjouissant des progrès accomplis sur le plan institutionnel dans différentes régions, de la côte atlantique du Sénégal jusqu'aux rivages de la mer rouge à Djibouti. Pour le chef de l'Etat congolais, la question du financement des projets climatiques et de développement durable constitue une priorité, voire une "urgence incontestable", plaidant pour la conclusion de partenariats efficaces et pour une "disponibilité effective" de la communauté internationale pour appuyer la noble cause climatique en Afrique en général et au Sahel et au Bassin du Congo à titre particulier. En rapport avec la question du financement, le président congolais a rappelé qu'au cours de son premier sommet à Brazzaville, la Commission climat du Bassin du Congo a désigné 4 ambassadeurs de bonne volonté en charge du plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières. Pour sa part, le président gabonais Ali Bongo, dont l'allocution a été prononcée par l'ambassadeur gabonais représentant permanent auprès de l'Union Africaine, Hermann Immongault, a indiqué que le Sommet africain de l'action, tenu en novembre 2016 à Marrakech, a insufflé une nouvelle dynamique à l'action climatique en Afrique, grâce notamment à la création de trois Commissions pour le climat. Il a, dans ce sens, rendu hommage à SM le Roi Mohammed VI pour Son leadership et Son engagement personnel pour la création desdites commissions. Concernant la Conférence de Niamey, le Chef de l'Etat gabonais a noté que l'action de la commission du Sahel est un impératif pour l'avenir de la région, qui fait face à de multiples dangers tels l'assèchement du Lac Tchad, l'avancée du désert, la dégradation des terres, la raréfaction des ressources naturelles, les catastrophes naturelles et la hausses des températures. "Sur les dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques, 7 sont africains, dont trois membres de la commission du Sahel, d'où l'importance capitale de cette conférence pour apporter des réponses pertinentes aux différents défis", a soutenu M. Ali Bongo. Quant au ministre d'Etat français, ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, il a salué "cette entreprise collective" lancée à Marrakech lors de la COP22. "La clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI, la volonté politique du président du Niger et la motivation et l'engagement de tous, nous valent d'être rassemblés aujourd'hui pour envoyer un signal fort à la communauté internationale que les dirigeants africains montrent encore une fois leur volonté de prendre en main ensemble leur destin et de prendre toute leur part dans le destin du Monde en lien avec les dérèglements climatiques", a-t-il ajouté. "La France se tient aux côtés des Etats africains pour relever ensemble les défis inhérents aux changements climatiques et juguler leur impact", a poursuivi le ministre français. M. De Rugy a insisté qu'il faut reconnaitre que "l'Afrique n'est pas responsable des dérèglements climatiques. L'Europe, l'Amérique et l'Asie sont les premiers responsables qui doivent mener une action urgente pour lutter contre les effets des changements climatiques". Les chefs d'Etat et de gouvernement de 17 pays du Sahel réunis à Niamey devront notamment examiner un "plan d'investissement climatique" de 400 milliards de dollars sur la période (2018-2030) pour faire face aux effets des dérèglements climatiques. Une table ronde des bailleurs de fonds est également prévue mardi pour mobiliser les fonds nécessaires au financement de ce plan d'investissement faramineux. Plusieurs personnalités de marque ont pris part à la cérémonie d'ouverture, notamment les présidents de la Guinée Conakry Alpha Condé, du Tchad Idriss Déby Itno et du Burkina Roch Marc Christian Kaboré. La délégation marocaine, conduite par M. Bourita, comprend notamment le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, M. Mohcine Jazouli et la secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Mme Nezha El Ouafi.