Responsable de quasiment un tiers des émissions de carbone, le secteur du bâtiment est pourtant en mesure d'en réduire considérablement d'ici 2050. Partant de ce constat, l'Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction a été lancée en Décembre dernier lors de la COP21. Ce projet phare parrainé par 19 pays dont le Maroc, consiste en la réduction de la demande d'énergie dans le secteur de la construction dans plusieurs villes et pays. Une année après, un bilan s'impose. Initiée sous le nom « Villes et établissements humains : Bâtiments et résilience urbaine », une rencontre internationale majeure a eu lieu ce matin au sein du site de Bab Ighli à Marrakech. Y ont pris part plusieurs personnalités, dont notamment la Championne sortante du climat, Laurence Tubiana, le ministre marocain de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville Nabil Benabdellah, ainsi que son homologue française Emanuelle Cosse. Pour Nabil Benabdellah, cette rencontre est l'occasion de porter la position du Maroc sur les enjeux du logement et du bâtiment, cruciaux pour le climat. « Ce Pré-bilan est nécessaire dans la mesure où nous devons déterminer où nous en sommes et qu'est-ce que nous projetons» a-t-il affirmé. Réunir les acteurs mondiaux du bâtiment, mettre en réseau les autorités publiques, ou encore lancer l'efficacité énergétique dans les processus de construction, des objectifs principaux atteints au niveau national. « De nombreuses mesures ont été prises pour économiser l'énergie dans le bâtiment, touchant à la fois le parc existant et la construction des bâtiments neufs » explique M.Benabdellah. « Notre réunion ici à Marrakech est l'occasion de partager l'expérience marocaine à l'international, et de valoriser les expertises et les solutions marocaines pour un développement urbain durable . Nous savons que le Maroc n'émet que 0,2% des gaz à effet de serre au niveau mondial. L'effort d'atténuation du secteur du bâtiment augmenterait à 7% à l'horizon 2020-2030 », a certifié Nabil Benabdellah. La rénovation de bâtiments et leur construction offrent un potentiel important pour arriver à une croissance rapide des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Dans la logique défendue par la ministre française du Logement et de l'Habitat durable Emmanuelle Cosse. « Notre alliance globale permettrait dans la période qui vient de créer des environnements de vie plus sûrs. Si nous voulons loger les gens, il faudra le faire dans des bâtiments qui nous permettent de ne pas exploser les émissions de gaz à effet de serre », a-t-elle annoncé. Pour Mme Cosse, il est question de massifier la construction de bâtiments à énergie positive qui répond à la stratégie bas Carbone. « Certes c'est un passage compliqué qui bouleverse la manière même de concevoir le bâtiment, mais cela reste un défi, celui de montrer qu'il est possible dans chaque pays, peu importe ses capacités financières, de produire des bâtiments emblématiques avec un programme d'efficacité énergétique. Chaque acteur s'y engage, en fonction de ses capacités, à mener des actions de réduction des gaz à effet de serre (GES).. La première réunion de travail a permis de définir conjointement le système de gouvernance, de financement et le calendrier de travail de la coalition. Le Maroc En tant que pays hôte de la COP22, a travaillé en amont pour transformer les principes posés dans l'Accord de Paris en actions concrètes. Dès 2015, le Royaume s'est investi dans une politique ambitieuse en faveur de la transition énergétique dans le secteur du bâtiment. Ce secteur, gros consommateur d'énergie, constitue un gisement majeur d'efficacité énergétique. Et de noter que la tenue des engagements du Maroc fera l'objet d'un suivi et d'un bilan lors des prochaines COP .