Le Maroc et l'Union africaine (UA) ont signé, lundi à Marrakech, à l'occasion de la conférence intergouvernementale sur la migration, l'accord de siège de l'Observatoire africain des migrations, une proposition de SM le Roi Mohammed VI en sa qualité de leader de l'UA sur la question de la migration, entérinée par les chefs d'Etat africains, lors du 31ème Sommet de l'UA, tenu en juillet dernier à Nouakchott. L'accord a été paraphé par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita et le Président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, qui prend part à la Conférence de Marrakech (10 - 11 décembre), marquée par l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sures, ordonnées et régulières. L'Observatoire africain des migrations, qui sera basé à Rabat et dont le travail est fondé sur le triptyque « comprendre, anticiper et agir », aura pour mission de collecter les informations et de développer leur échange ainsi que de faciliter la coordination entre les pays africains sur la question migratoire. Dans une déclaration à la presse, M. Faki Mahamat a souligné que cet Observatoire est un outil important pour faire des analyses sur le phénomène de la migration et avoir des statistiques fiables proprement africaines. « Il est temps que les africains gèrent par eux même cette question (migratoire)", a dit le chef de l'exécutif de l'UA, faisant état de la forte adhésion de l'Afrique au Pacte mondial sur les migrations, qui comprend des "dispositions importantes pour protéger les migrants". La migration se trouve aujourd'hui au cœur de l'Agenda mondial et africain, a-t-il relevé, notant que l'adoption de ce Pacte mondial sur la migration à Marrakech est la meilleure illustration. « L'essentiel de la migration est intra-africaine. 80 pc du flux migratoire se passe à l'intérieur du Continent », a fait remarquer Faki Mahamat, estimant que la jeunesse africaine n'a pas vocation a quitté l'Afrique, c'est elle qui doit construire ce Continent. « Tous les Etats africains sont appelés à créer les conditions pour l'épanouissement de leur jeunesse à l'intérieur de l'Afrique », a-t-il dit. De son côté, M. Bourita a rappelé que SM le Roi Mohammed VI en sa qualité de leader de l'UA sur la question de la migration, avait proposé la mise en place d'un Observatoire africain des migrations. Cette proposition du Souverain avait été adoptée le 11 mai 2018 par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine, puis entérinée par la suite par les Chefs d'Etats africains en juillet dernier à Nouakchott, lors du 31e Sommet de l'UA, avant d'être insérée le 10 décembre courant dans le Pacte de Marrakech. Le premier objectif de ce pacte est une meilleure connaissance du phénomène migratoire pour pouvoir le gérer, a indiqué M. Bourita, notant que la meilleure connaissance se fait par l'Observation du phénomène, la collecte des statistiques et la compréhension des motivations et des profils des migrants. L'Afrique est l'objet d'études alors qu'elle ne produit rien, ce continent doit élaborer sa propre histoire sur la migration, développer ses propres statistiques et être en mesure de développer ses arguments, a-t-il affirmé. L'Observatoire se veut le début de la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations, qui souligne qu'une meilleure connaissance de ce phénomène permettra une meilleure gestion, a noté M. Bourita.