Quelque 125.000 manifestants ont défilé en France samedi, dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui aussi annoncé 1.385 interpellations. "Il y a eu 1.385 interpellations, à l'heure où je vous parle, et ce chiffre va encore progresser. Il y a eu 975 gardes à vue et ce chiffre va encore progresser", a déclaré le ministre depuis la place Beauvau. "C'est un niveau exceptionnel", a-t-il ajouté. Fait exceptionnel : des véhicules blindés de la gendarmerie ont été déployés dans les rues de Paris, résumant la montée en puissance sécuritaire du gouvernement d'Emmanuel Macron, qui ne parvient pas à apaiser depuis trois semaines cette colère des classes populaires françaises dénonçant la politique fiscale et sociale du président français. Le signe de reconnaissance des manifestants, qui a donné son nom au mouvement, est le gilet jaune fluorescent de signalisation que chaque conducteur français doit avoir dans son véhicule. Après les images sidérantes des affrontements au pied de l'Arc de triomphe de la semaine dernière, les autorités avaient prévenu qu'elles seraient beaucoup plus sévères et mobiles dans leur traque des éléments violents, "gilets jaunes", mais aussi casseurs sans revendication sociale. Samedi, la capitale française s'était barricadée et des centaines de personnes ont été interpellées dans les gares ou aux abords des lieux de rassemblement, avant même toute manifestation, principalement car elles étaient en possession de marteau, de boules de pétanque, de pavés, de masques... A #marseille les #giletsjaunes font la ré-évolution pic.twitter.com/M6WpYTui8v — Chrystèle Bazin (@chrystelebazin) December 8, 2018 Les heurts ont eu lieu en plusieurs points distincts de la capitale : gaz lacrymogènes aux abords de la célèbre avenue des Champs-Elysées, la galerie commerciale chic du Drugstore de Publicis de l'avenue attaquée, des vitrines brisées sur plusieurs avenues avoisinantes, une barricade enflammée sur les Grands-Boulevards, etc... Comme la semaine dernière, des voitures et du mobilier urbain ont été incendiés, des vitrines saccagées et des magasins pillés.
Plusieurs ambassades avaient recommandé à leurs ressortissants d'être prudents en se déplaçant dans la capitale ou de reporter leur voyage.
* Gilets jaunes : Le mouvement ne s'essouffle pas, les blindés déployés Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement des Gilets jaunes, une initiative née sur les réseaux sociaux qui refuse toute récupération politique, s'est ensuite élargi à la critique de la politique fiscale et sociale du gouvernement.