Destiné à moderniser le système pénitentiaire marocain, un jumelage institutionnel Maroc-Union européenne a été officialisé ce jeudi à Rabat. Surpopulation carcérale, prévention de la récidive, préparation à la sortie de la prison. Les administrations pénitentiaires marocaines comme européennes sont confrontées à des questions multiples liées aux conditions de détention mais également aux conditions de travail du personnel pénitentiaire. Partant de ce constat, un projet de jumelage récemment scellé entre le Royaume et l'Union Européenne s'assigne pour objectif général d'apporter un appui au système pénitentiaire marocain en contribuant au respect des Droits humains et à la consolidation de la démocratie. Pendant 30 mois, ce jumelage permettra à la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), d'assimiler les bonnes pratiques européennes en matière de formation, afin de pouvoir les adapter au système pénitentiaire marocain. Le personnel pénitentiaire bénéficiera à son tour d'un renforcement de ses compétences, alors que les hauts cadres bénéficieront d'une formation en management, outre un appui des d'experts européens à la DGAPR pour la conception d'un référentiel métier et compétences. Le projet de jumelage s'articule autour de cinq grands axes, principalement le soutien au processus de convergence vers les meilleures pratiques européennes en matière de formation dans le domaine de la gouvernance pénitentiaire, le renforcement institutionnel de la DGAPR, la formation en management des hauts cadres de la Délégation générale, la conception de référentiels métier et des compétences, ainsi que le renforcement des compétences du personnel pénitentiaire. Financé par l'UE à hauteur de 1.500.000 euros, il est géré avec l'appui de la direction du Trésor et des Finances extérieures-Cellule d'accompagnement du programme "Réussir le statut avancé" (CAP RSA) relevant du ministère de l'Economie et des finances. Le ministère de la Justice français, partenaire principal de ce jumelage, en collaboration avec le Service public fédéral Justice belge et le ministère italien de la justice, prévoient la mobilisation au Maroc d'une cinquantaine d'experts d'accompagnement issus de différents corps et organismes de ces trois Etats européens, notamment les directions de l'administration pénitentiaire, les directions régionales (services déconcentrés), des écoles de formation pénitentiaire et des établissements pénitentiaires. Un travail d'échange, de partenariat et de partage d'expériences sera par ailleurs opéré par des administrations pénitentiaires du Maroc, de la France, de la Belgique et de l'Italie, en vue de parvenir à traiter des sujets extrêmement complexes auxquelles les 4 pays sont confrontés, en l'occurrence la surpopulation, la réinsertion, la détention des jeunes ainsi que la problématique des femmes en prison.