La cérémonie de lancement du jumelage institutionnel Maroc-Union européenne, destiné au renforcement des capacités de la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), s'est déroulée le jeudi 18 octobre à Rabat dans le cadre de la mise en œuvre du programme d'appui à la réforme pénitentiaire. Lancé par la Délégation générale avec l'appui de l'Union européenne (UE), ce projet de jumelage s'assigne pour objectif général d'apporter un appui au système pénitentiaire marocain en contribuant ainsi au respect des droits humains et à la consolidation de la démocratie, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'association Maroc-UE, du plan d'action qui en découle, ainsi que du document conjoint sur le renforcement des relations bilatérales au titre du Statut avancé. D'une durée de 30 mois, ce jumelage financé par l'UE à hauteur de 1,5 million d'euros est géré avec l'appui de la Direction du Trésor et des finances extérieures - Cellule d'accompagnement du programme «Réussir le statut avancé» (CAP RSA) relevant du ministère de l'Economie et des finances. Le ministère de la justice français, partenaire principal de ce jumelage, en collaboration avec le Service public fédéral Justice belge et le ministère italien de la justice, prévoient la mobilisation au Maroc d'une cinquantaine d'experts d'accompagnement issus de différents corps et organismes de ces trois Etats européens, notamment les directions de l'administration pénitentiaire, les directions régionales (services déconcentrés), des écoles de formation pénitentiaire et des établissements pénitentiaires. A cette occasion, le délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion Salah Tamek s'est félicité de ce jumelage qui permettra à la DGAPR de renforcer ses capacités institutionnelles et les compétences de tous ses fonctionnaires et ce, à travers un dialogue participatif et un programme de formation bien structuré, spécialisé et de qualité. Il a souligné qu'au cours des 30 mois prochains, la Délégation générale aura le privilège d'assimiler les bonnes pratiques européennes en matière de formation, afin de pouvoir les adapter au système pénitentiaire marocain, notant que tout le personnel pénitentiaire bénéficiera d'un renforcement de ses compétences, alors que les hauts cadres bénéficieront d'une formation en management, outre un appui des d'experts européens à la DGAPR pour la conception d'un référentiel métier et compétences. Pour sa part, l'ambassadeur, chef de la Délégation de l'UE Claudia Wiedey s'est réjouie de la coopération stratégique liant l'UE et le Maroc dans le cadre de la modernisation du secteur pénitencier, soulignant que dans le Royaume comme en Europe, les administrations pénitentiaires sont en permanence confrontées à des questions multiples, parmi lesquelles la surpopulation carcérale, la prévention de la récidive, la préparation à la sortie de la prison. Ce sont les raisons pour lesquelles les deux parties se trouvent amenées à gérer des situations souvent complexes, liées aux conditions de détention mais également aux conditions de travail du personnel pénitentiaire, et donc aux relations entre détenus et entre agents pénitenciers et détenus, a-t-il ajouté. Dans le même sillage, le président de "Justice coopération Internationale" et procureur général honoraire près la Cour de cassation française, Jean-Claude Marin, a indiqué qu'il y aura un travail d'échange, de partenariat et de partage d'expériences des administrations pénitentiaires du Maroc, de la France, de la Belgique et de l'Italie, en vue de parvenir à traiter des sujets extrêmement complexes auxquelles les 4 pays sont confrontés, en l'occurrence la surpopulation, la réinsertion, la détention des jeunes ainsi que la problématique des femmes en prison. Le projet de jumelage s'articule autour de cinq grands axes, principalement le soutien au processus de convergence vers les meilleures pratiques européennes en matière de formation dans le domaine de la gouvernance pénitentiaire, le renforcement institutionnel de la DGAPR, la formation en management des hauts cadres de la Délégation générale, la conception de référentiels métier et des compétences, ainsi que le renforcement des compétences du personnel pénitentiaire.