Skhirat abrite, ce mardi 26 juin 2018, la Réunion régionale des directeurs politiques de la Coalition mondiale contre Daech portant sur la menace de ce groupe terroriste en Afrique. Cet événement connaît la participation de l'Envoyé spécial du Président Trump pour la Coalition contre Daech Brett McGurk et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita. « Le Maroc a joué un rôle "décisif" au premier-plan des efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme », a déclaré Brett McGurk , l'Envoyé spécial du Président Trump pour la Coalition contre Daech. « Nous sommes déterminés non pas à obtenir des victoires rapides contre Daech, mais plutôt à lui faire subir une défaite permanente", a souligné McGurk, expliquant qu'une défaite définitive signifie davantage que l'effondrement du soi-disant "califat" en Irak et en Syrie. « Cela signifie une défaite complète dans le champ idéologique et médiatique, affronter les combattants étrangers où qu'ils se trouvent de par le monde, démanteler les réseaux de financement et appuyer les forces militaires et de sécurité locales dans la défense de leurs pays », a-t-il fait savoir. « Daech ne s'est pas limité à l'Irak et la Syrie, et nous non plus », a fait remarquer l'Envoyé spécial du Président Trump. Evoquant les groupes terroristes au Maghreb, au Sahel et en Afrique de l'Ouest, McGurk a relevé que ces organisations sont issues d'anciens groupes affiliés à Al Qaida, notant que sous la bannière de Daech, ils ont tenté d'obtenir de plus grandes ressources de leurs relais en Syrie. Egalement lors de la rencontre, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bourita a fait observer que « la lutte contre la propagande de Daech en Afrique ne pourra être efficace que si les messages et les vecteurs développés par la Coalition tiennent compte des subtilités du terrain ». L'efficacité de la lutte contre le terrorisme en Afrique « requiert une prise en compte adéquate des causes profondes de ce fléau sans laquelle notre action demeurera vaine », a-t-il noté, expliquant que les vulnérabilités liées à l'impact des changements climatiques sur les populations africaines, l'appauvrissement de communautés entières du fait de l'absence d'une croissance économique inclusive, aggravée par une démographie galopante, constituent un terrain fertile favorisant l'infiltration puis l'enracinement des groupes terroristes et de leurs idéologies extrémistes. De même, « l'absence d'une coopération qui soit à la hauteur de l'évolution croissante de ces défis, combinée à l'incohérence de certaines approches adoptées, exposent les Etats africains à des pressions multiforme » a relevé le ministre. L'Afrique a « besoin plus que jamais d'une action commune, immédiate et déterminée en faveur de sa stabilisation politique, le renforcement de sa sécurité et la promotion de son développement économique pour lui permettre de retrouver sa vocation première, à savoir celle d'un véritable pôle d'attraction et un espace de développement et de stabilité », a-t-il martelé. Notons que la rencontre mettra particulièrement l'accent sur la présence de l'EI en Afrique et inclura une discussion détaillée des priorités pour les multiples axes d'action de la Coalition, y compris la stabilisation, les combattants terroristes étrangers, le financement antiterroriste et les messages anti-radicalisation.