Les drames de ce type sont récurrents. Des centaines de migrants mettent tous les jours leurs vies en péril en tentant de rallier la frontière entre le Maroc et les présides occupés de Sebta et Melilia. Une réalité indigne qui n'a plus lieu d'être pour Madrid. L'accès clandestin vers les présides occupés de Sebta et Melilia se fait actuellement à travers deux clôtures surmontées de barbelés et doublées de dispositifs de surveillance technologique. Installés en 2005 par le gouvernement socialiste de Zapatero, les barbelés qui entourent les clôtures seront bientôt ôtés. C'est en tous cas l'attention du nouveau ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui a annoncé jeudi 14 juin qu'il souhaitait que soient retirés les barbelés, blessant parfois mortellement les migrants qui tentent de l'escalader. En 2009, un Sénégalais de 30 ans est mort des suites de ses blessures. Il avait eu une artère sectionnée par les barbelés d'une clôture. "C'est l'une de mes priorités : qu'il y ait un rapport pour qu'on puisse adopter d'autres mesures", a-t-il affirmé à la radio Cope. Pour Fernando Grande-Marlaska, "il n'est pas raisonnable ni acceptable de voir des personnes franchir les clôtures". "Nous pouvons agir avant, aider à l'origine", dans les pays de départ des migrants, a-t-il dit. "Nous sommes en train de parler de solidarité, de respect de la dignité de la personne, tout en contrôlant les flux migratoires, l'un n'empêche pas l'autre", a-t-il ajouté. L'Espagne a déja fait montre d'hospitalité à l'égard des migrants dans la semaine en annonçant qu'elle accueillerait les 629 migrants à bord du navire humanitaire Aquarius. L'Italie et Malte avaient refusé que le bateau accoste dans leurs ports.