Le sujet sur l'égalité femmes hommes en matière d'héritage ressort du tiroir. Plus de cent intellectuels marocains -chercheurs, écrivains, sociologues, ont signé mercredi une pétition appelant à faire cesser cette discrimination que subissent les femmes au Maroc - comme dans la plupart des pays musulmans - en ne percevant que la moitié de ce qui revient aux hommes. Une question particulièrement suivie à l'étranger. Revue de presse. Entre ceux qui plaident pour une législation égalitaire, et les fervents conservateurs , la question fait l'objet depuis maintenant trois ans d'une vive polémique. Une polémique qui renaît cette semaine suite à la signature de la classe intellectuelle marocaine d'un appel revendiquant l'abrogation de la règle successorale du ta'sib inscrite dans le Code marocain de la famille. Un collectif au sein duquel figurent l'écrivaine Leïla Slimani, l'ancien ministre de la santé Houcine El Ouardi, le politologue Mohamed Tozy, Aicha Akalay, le médecin et essayiste Asma Lamrabet ou encore l'ancien ministre et professeur universitaire Moulay Ismail Alaoui. La presse internationale a abondamment relayé ce débat. "Au Maroc, nouvelles crispations autour de l'héritage « inégalitaire » selon les sexes", titre le Monde. Le quotidien français poursuit, "Longtemps tabou dans le royaume chérifien, le débat sur l'égalité en héritage ressurgit à intervalles réguliers depuis quelques années. Les progressistes critiquent une législation « inégalitaire », alors que les milieux conservateurs rejettent tout débat sur la question". De son côté, Ouest France met en lumière les arguments avancés par les signataires. " Les orphelines qui n'ont pas de frère doivent obligatoirement partager l'héritage avec les parents mâles les plus proches du défunt (...) même inconnus et n'ayant jamais eu de liens avec la famille", rapporte le média français, évoquant une conjoncture similaire en Tunisie, où plus d'un millier de personnes ont manifesté ce 10 mars pour réclamer l'égalité des sexes en matière d'héritage, comme le prévoit la Constitution de 2014.
"Des personnalités marocaines réclament l'abrogation de la règle du Ta'sib dans l'héritage", a par ailleurs écrit l'agence Erem News basée à Abou Dhabi. " Un foyer sur cinq au Maroc est pris en charge par les femmes", fait valoir le quotidien, donnant avantage à l'esprit de révolution et de consécration des droits de la femme.
D'autres médias ont retenu le fait de la démission récente de l'intellectuelle marocaine Asmae Lamrabet, faisant partie des signataires, de son poste de direction au centre des études féminines en islam relevant de la Rabita des oulémas. Ses positions partisanes pour l'égalité hommes-femmes dans l'héritage, auraient provoqué son départ, rapporte Monte Carlo Doualiya (MCD), ou encore The North African Post. مونت كارلو الدولية / Monte Carlo Doualiya on Twitter